“Prendre mon bateau, m’amuser une journée en mer, partir au large, puis revenir : ça me rend vraiment heureux.” Alex Ozon, vainqueur en solo de la Cap-Martinique 2022
Peux-tu te présenter brièvement : qui es-tu ? depuis quand fais-tu de la voile ?
Je m’appelle Alexandre Ozon. Je pratique la voile depuis mon enfance, mais plutôt dans un cadre de croisière. Mes parents étaient des adeptes de la croisière, et nous avons effectué un voyage autour du monde lorsque j’étais jeune, pendant cinq ans. Quant à la régate, je m’y suis intéressé il y a une dizaine voire une douzaine d’années. J’habite à Royan et je m’entraîne à La Rochelle avec tous les copains du groupe de transport de la Rochelle.
Que fais-tu dans la voile à côté de la voile ?
Dans la vie, j’ai une entreprise informatique avec un magasin et je fais pas mal d’installations aussi sur les ordinateurs de bateau. Et puis je fais un peu d’électricité, de batteries, de panneaux solaires avec un petit peu de NKE sur les bateaux.
Je travaille tout seul, c’est mon problème, je suis quand même assez pris ! Cette année, ça a été très compliqué de dégager du temps pour me préparer parce que j’avais beaucoup de travail.
En tant que chef d’entreprise, ça n’a pas été trop compliqué de se libérer pour participer à la Cap-Martinique ?
Alors oui je suis très en retard, jusqu’ici j’avais un Sun Fast 3300 prêté par Jeanneau, j’ai donc dû trouver un autre bateau, que j’ai sorti tardivement, il a fallu qu’on fasse un test de stabilité, donc ça m’a un peu mis dans le jus au niveau du timing. Avril arrive très vite donc la préparation en est raccourcie. Jusqu’à maintenant, il faisait nuit tôt, ça n’aidait pas ! D’autant plus quand on a une activité à côté.
Tu as fait beaucoup de croisière dans ta jeunesse. Peux-tu nous partager une expérience marquante liée à la mer ?
Déjà, j’habite près de la mer. Mes grands-parents étaient ostréiculteurs, ainsi que mes cousins. J’ai toujours été proche de la mer. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne pourrais pas me passer de la mer. Chaque fois que ma femme et moi allons à la montagne, je me dis qu’ils sont punis d’habiter là-bas, mais bon, chacun ses goûts ! La mer, je ne pourrais pas m’en passer. En plus, je fais du surf. D’ailleurs, j’ai une anecdote assez rigolote : j’ai amené ma planche de surf dans le bateau pour surfer en Martinique et tout le monde hallucine !
Comment as-tu ressenti cette connexion spéciale avec l’océan dès ton enfance, avec ton voyage, ton tour du monde fait avec tes parents ?
J’ai un frère jumeau, avec qui on a tout fait ensemble. On a un peu pratiqué la voile à notre retour de voyage, mais ensuite, lui a opté pour le football et moi, j’ai choisi autre chose. Il y a cinq ans, il est reparti faire un tour du monde en solitaire. Pour ma part, je me suis davantage investi dans les régates ou le plaisir de naviguer avec mon bateau. Je réalise que la majorité de mes amis sont passionnés de régates, mais personnellement, je préfère simplement prendre mon bateau, sortir, m’amuser une journée en mer, partir au large, puis revenir. Et ça me rend vraiment heureux.
Quelle a été ta réaction quand tu as acquis ton premier voilier et comment cela t’a influencé dans ton parcours de voile ?
Mon premier voilier était un Force 22KR, je suis allé chercher à Arcachon. C’était un vieux bateau construit à la même époque que moi, j’étais super content. Avec ma femme, on s’amusait dessus, avec notre premier enfant et notre chien, c’était rigolo. J’ai commencé à faire de la régate avec ce bateau-là. Et puis, mon passé de voileux est revenu, parce que j’avais arrêté pendant plus de 22 ans car avec les études ou le travail c’était plus compliqué. J’ai pris le Force 27.7 qui était un peu plus orienté régate, c’était très particulier. Ensuite, on a eu un deuxième enfant et je me suis dit, tiens, prenons un peu plus grand. Et donc j’ai acheté ce bateau en 2008, qui était d’occasion et qu’un monsieur avait prévu pour traverser, mais qui n’avait pas achevé son projet. Et maintenant, je suis là et je régate sur celui-ci.
Tu as remporté la première édition de la Cap-Martinique, que t’a apporté cette expérience ?
Il y a deux ans, c’était un peu bizarre car on sortait tout juste du COVID. On a enchaîné la Transquadra et la Cap-Martinique. Le calendrier a fait que les deux courses se sont enchaînées comme ça, nous avions passé beaucoup de temps sur l’eau je n’avais pas fait de préparation spécifique pour la Cap-Martinique. La première édition était relativement facile car on a eu du soleil, c’était génial !
Quelles sont tes attentes et tes objectifs pour cette deuxième édition ?
Deux ans se sont écoulés et je ne dis pas que tu oublies tout. Mais la préparation est complètement différente. On a l’impression de repartir d’une feuille blanche, c’est assez bizarre.
Je veux quand même arriver dans les trois premiers en solo. Je me suis fixé un objectif parce que ça booste toujours. Après, je pars avec un bateau âgé de 20 ans et je bataille contre des carènes ultra affûtées. Je me suis dit : « Tiens, allez, c’est un challenge, je repars avec le bon vieux bateau. » Ça ne va pas être facile parce qu’il y a pas mal de concurrents en solo et en double d’ailleurs, mais ça, c’est autre chose.
Et pour finir, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette Cap-Martinique ?
Déjà arriver en Martinique. Et puis c’est quand même super sympa d’accueillir tous les copains.
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