— 13. 05. 2024
— 13. 05. 2024

Emotion et hommage à Philippe Benoiton

Je voudrais tout de même vous dire que ce soir nous avons vécu un moment extraordinaire en la cathédrale de Fort-de-France.
Très fort, très émouvant, très recueilli.
L’ensemble des skippers, des familles, y compris ceux qui ont abandonné et sont pour plusieurs d’entre eux venus en Martinique pour cela, sont venus nous remercier de ce geste fort qui soude encore plus la communauté “Cap-Martinique”
Faut-il en parler ? Nous ne le souhaitions pas… mais après tout, zut, nous sommes des humains sensibles. Et peut-être avons nous montré ce soir que le réconfort collectif, encouragé par une homélie exceptionnelle du curé de la cathédrale sur l’espérance, la confiance, le droit à vivre ses rêves, est une façon d’amener plus de paix, de solidarité, d’humanité ?

Thibaut Derville – Co-organisateur de la Cap-Martinique

Poème de Philippe Triem, concurrent de la Cap-Martinique :

Il est allé le marin
Il est allé loin
Traverser l’Atlantique
Saluer la Martinique
Épris de conquête
Sur l’océan fascinant
Il part poussé par le vent
Réaliser sa divine quête
Il le sait, ce sera l’Eden
Et ce sera l’enfer
Il subira la peine
Côtoiera Lucifer
Il part défier l’océan et ses lames
Fort de son courage et de sa grandeur d’âme
Dit adieu, à jamais, pour toujours
Dernière étreinte et derniers mots d’amour


Il est allé le marin
Il est allé loin
Partir sans savoir
Une ordalie et un espoir
Un à un les skippers salués par la foule
Larguent les amarres, attendus par la houle
La Trinité sur mer regarde ses marins partir
Certains pourront peut-être ne pas revenir
Il est seul face à la force du grand bleu
Chevalier sans peur au grand cœur
Pour une course transatlantique
Engagée, solidaire et fort éthique
Chaque skipper porte une cause
Récolter des fonds, aider ou nourrir
Pour un sourire d’enfant qui Ose
Ou mon bonheur à moi  pour guérir
L’Amiral a donné le départ
Sortir de la baie, contourner Belle-Île
Et s’ouvre devant les soixante quillards
Le golfe de Gascogne pour un moment tranquille
Navigation douce jusqu’à la Corogne
Ou Eole et Neptune soudainement  les cognent,
Déchirant leurs voiles, défiant les skipper
Le grand danger du cap Finisterre


Il est allé le marin
Il est allé loin
Douleur amère
Happé par la mer
La flotte en deuil sous le choc
Rend hommage au marin
Poursuit  son chemin
Tandis qu’à terre suffoquent
La famille et les proches.
La descente vers Madère
Contraste avec  l’enfer
Et dame Pétole s’approche
Les grandes glissades sous spinnaker
L’océan immaculé, les nuages moqueurs
Le désert océanique, irrésistibles sirènes,
Et naissent les émotions que nul néant ne freine


Il est allé le marin
Il est allé loin
Aimer le silence de l’infinie nature
Poser son cœur et panser ses blessures
Au-delà de la course qui fait rage
Le silence, l’absence de mots
L’âme nourrit l’esprit grandi, une autre page
S’écrit  effaçant les maux
Vingt nœuds de vent d’Est
Mer peu agitée , houle modeste
Avant la fin du jour , ils passeront la ligne
Modeste et humble marin à l’âme simple et digne
Transformé le Solo ubiquitaire
Réconcilié le duo solitaire
Arriver sera déjà une victoire
S’écrira alors la fin de l’histoire 


Il est allé le marin
il est allé loin
Traverser l’Atlantique
Saluer la Martinique 

Philippe Triem

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