— 30. 04. 2024
— 30. 04. 2024

Les mots du bord 30/04

AMAURY DUMORTIER ET GEOFFREY THIRIEZ – Terre d’enfants

J15 Lundi 29 Avril – Belle mer

Distance à l’arrivée 935miles

Depuis hier nous sommes sous Solent (foc de gros temps) avec un vent de travers oscillant entre 80 et 110°. Heureusement le vent se maintient un peu au dessus des prévisions et cela nous convient très bien car sans notre génois et nos ballastes, ces conditions ne sont pas vraiment dans notre pari initial. La mer était agitée cette nuit. La vie à bord sous 18 noeuds au reaching et contre intuitivement plus difficile que par 30 noeuds au portant dans une mer agitée en surfant les vagues… au reaching le voilier est couché et on n’a pas trop de 2 jambes et 2 bras pour déambuler du poste de barre à la table à carte. Le Figaro est en plus particulièrement dépouillé de main courante.
Toutefois en surf sous 30 noeuds ça peut aussi être rockandroll comme quand l’un de nous a coupé l’électronique de bord inclus le pilote au lieu d’allumer les feux de tête de mât… alors que nous étions au taquet sous pilote au surf à la tombée de la nuit… ah la bonne blague !

En cet après-midi, la mer est belle, le vent faiblit doucement comme prévu; 11 noeuds au compteur. Ça commence à ne pas faire beaucoup pour notre configuration de voile et nous regardons avec inquiétude derrière nous pour voir si le mat de Blue Sky pointe à l’horizon.

La situation météo est malgré tout beaucoup plus claire qu’il y a quelques jours et selon toute vraisemblance nous avons 24 à 36h light à négocier au mieux puis le vent devrait revenir au Nord Est en se renforçant légèrement.

BRICE TAILLIANDIER & JACQUES AMEDEO – Solidarité Paysans

Des grains, des grains et toujours pas d’alizés…
Des grains, des grains et toujours pas d’alizés…
Cela fait plusieurs jours que nous n’avons pas donné de news sur Solidarité Paysans. Nous avons passé effectivement beaucoup de temps à panser nos petits bobos; après le pilote qui refonctionne correctement, ce fut au tour de notre grand spi de se refaire une beauté. Plus de 10 heures ont été nécessaires pour recoudre le spi mais quelle joie de le revoir hisser…
Nous avons eu ensuite une journée de grains où le vent passe d’un coup de 15 à 30 noeuds.
Nous avons dû effectuer plusieurs manoeuvres pour passer soit au Code 0 soit au génois lourd. Nous sommes très prudents pour ne pas risquer de redéchirer notre grand spi.
Hier dans la nuit c’est au tour de la drisse neuve du code O de lâcher, plus d’une heure pour récupérer notre spi à l’eau, Puis sur un énième envoi, c’est au tour du point d’amure du code o de lâcher. et cette fois le spi s’est déchiré nous avons passé 4 heures à le recoudre pour être prêt à le renvoyer. La suite de la journée a été dédiée au repos.
Bref nous ne nous embêtons pas sur Solidarité Paysans 🙂
Le moral reste bon à bord même si nous regrettons de ne pas avoir nos alizés avec ces majestueux couchers de soleil. La nature reste magique avec d’innombrables poissons volants qui nous accompagnent toute la journée et des ciels étoilés comme ce soir absolument fabuleux. Que c’est beau !
Bon vent les terriens
Jacques et Brice

JEROME APOLDA ET STEPHANE AYRAULT– Echo Mer

Bonjour à tous,

Après notre bord ouest pour profiter d’une orientation à 10 degrés du vent à bâbord, nous sommes repartis plein sud-ouest en route quasi directe pour Fort-de-France. Vent variable en force et direction avec une mer hachée sont synonymes de nombreux réglages et changements de voiles, ce que nous nous appliquons à faire avec l’objectif d’être le plus rapidement possible à l’arrivée pour partager le Ti Punch !

Sous la ligne de flottaison, il existe aussi un univers moins connu qui consiste à délicatement débarrasser les algues des safrans et de la quille, ici en quantité, des sargasses… En effet, si petits soient parfois ces organismes (voire les déchets entre 2 eaux, objet des actions d’Echo-Mer) ce sont des freins qui vont contrarier les meilleurs réglages des voiles ! Si les safrans sont à portée de main, pour la quille une amarre est plongée sous le bateau depuis l’étrave, puis dès qu’elle l’atteint, est retirée par un côté ou elle emporte les algues en général coincées en tête de quille. Autant de fois que d’algues s’y logent : ici c’est notre cardio-training !!!

Bonne nouvelle : notre batterie semble repartir dans de bonnes dispositions !

À très vite !

Jérôme et Stéphane

PHILIPE TRIEM – Pour un sourire d’Enfant

Journée du 30
8H07 TU
Je n’écris pas trop fort pour ne pas faire bouger le bateau…
Mer plate, léger clapot, petit vent de 6 à 7 nds,  c’est la molle. Et nous sommes en plein dedans,  ça va durer près de 18 heures, enfin ce peut être plus ou moins et cela varie selon les modèles météo. J’en utilise principalement 4 différents. Le modèle américain (GFS), 2 modèles européen ( ECMWF et ARPÈGE), le modèle Allemand (ICON) et souvent ils ne disent pas la même chose.

Le bateau tient une vitesse entre 5 et 7 nds.
Coté garde robe, PSE a gardé la même voile. Coté physique, je dois concéder éprouver une certaine fatigue et des difficultés à récupérer. Coté mental, je suis lucide et positif. Comme dit le proverbe, « c’est à la fin de la foire qu’on compte les vaches », je ne fais pas trop d’extrapolation,   à l’instant t, je me focalise sur faire avancer le bateau. Savoir l’émulation autour de la course, l’interet de Tanguy, et que les dons pour les repas augmentent est une telle source de satisfaction.
Je descends légèrement au sud , sans pénaliser ma vitesse, espérant toucher un peu plus de vent.

REGIS VIAN – Ecole Jules Verne du Mans

Je crois que je commence à voir les effets de plus de deux semaines à ne parler qu’à moi-même : j’ai l’impression que mon humour (s’il en est) est dévasté.

Hier en scrutant le ciel, je vois arriver un beau petit nuage de grain. J’ai pris un ris* en prévision. Je l’ai appelé mon ris de grain, et j’ai ri ! C’est clair, j’ai un grain…

Plus fondamentalement, ce temps long hors du temps et de l’espace commun de ma vie quotidienne a pour vertu de hiérarchiser ce qui me manque. Assurément, il n’y a rien de matériel. Je ne refuserai bien sûr pas le petit confort d’une douche chaude, d’un bon lit ou d’un repas avec des chaises et une table. Mais ce à quoi j’aspire en premier est de retrouver mes relations, notamment celles de mes proches. Elles sont la richesse de mon existence ordinaire. Je le savais déjà bien entendu, mais ici, je le vis concrètement ; c’est une magnifique piqûre de rappel.

La richesse du moment, elle, est faite d’adaptation permanente aux éléments. Exploiter au mieux la mer et le vent pour faire avancer le bateau. Anticiper au mieux la météo pour trouver la route la plus rapide. Depuis hier, je navigue en limite d’utilisation de deux de mes voiles avec un vent assez variable. Ce sont en général des journées bien remplies, même par vent modéré, car les changements de voile sont nombreux, et le reste du temps est passé à ajuster les réglages. Préoccupations très matérielles, bien loin de la richesse relationnelle.

J’en étais là de mes réflexions quand le deuxième grain est arrivé. J’avais déjà pris mon ris ! Alors c’est le grain que j’ai nommé grain de ris. Mais je n’ai pas ri. C’est bon, je n’ai plus de grain !

*ris : dispositif qui permet de réduire la surface d’une voile, souvent la grand-voile

Venez découvrir et soutenir l’Ecole Jules Verne du Mans à l’occasion du concert gratuit du 7 juin à l’Abbaye de l’épau inscription obligatoire ici:
https://coursjulesverne.esperancebanlieues.org/2024/04/04/concert-le-7-juin-2024/

MARC LEBLANC ET STANISLAS RICHE – Artic

Nous avons passé la mi-parcours il y a quelques dizaines d’heures, et nous n’avons pas croisé d’autres bateaux depuis plusieurs jours, signe que nous sommes bien loin des côtes.

Quelle fête d’avoir dépassé la moitié ! À vrai dire nous l’avons appris ce matin en voyant les mails que l’on échange avec les équipages « jeunes » de la course. Nous avons dû passer ce point géographique mémorable au milieu d’une sieste…

Nous ne savons pas trop comment fêter ça.  Un plat chaud ? Une douche ? Une gorgée de rhum ? L’ouverture du dernier paquet de Pepitos poquitos ? Probablement ça.

Nous avons enfin rejoint les fameux alizés portugais, qui ont tardé à se montrer, mais qui nous portent désormais dans des longues glissades le long des vagues, un bonheur absolu à bord et un boost évident pour le moral. Record de vitesse à battre : 17,8 noeuds.

Pour la suite des événements, deux grosses options météo s’offrent à nous pour rejoindre Fort-de-France. La traditionnelle route Sud, légèrement perturbée cette année, ou bien la téméraire route Nord, quitte ou double.

Nous faisons le choix de partir au Sud, à voir si vous ferez de même sur Virtual Regatta, ou si vous voyez une autre option. Affaire à suivre…
Stan & Marc

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