— 04. 05. 2024
— 04. 05. 2024

Les mots du bord 04/05

JEROME APOLDA & STEPHANE AYRAULT – Echo-mer

Bonjour à tous,

Course de petits chevaux aujourd’hui par vent médium et ciel dégagé, avec 2 grains peu actifs rencontrés. Il nous faut trouver la voile pour avancer au reaching sans nos spis asymétriques : c’est le spi lourd qui donne le meilleur résultat devant le spi léger qui est instable dans ces conditions !

Notre position n’a pas changé, nous espérions bien dépasser Loubri-Table Ronde, mais le terrain gagné ce matin a été perdu en début d’après-midi, lors de nos changements de voile. Partie remise à demain nous espérons !!!

La chaleur tropicale nous est tombée dessus. S’abriter dans le bateau la journée tourne au sauna et tous les moyens pour se rafraîchir sont bons depuis notre terrasse avec vue sur mer…  Pas trop longtemps car c’est vers la Martinique qu’il nous faut regarder !

À très vite,

Jérôme et Stéphane

BRUNO SALLE DE CHOU & PIERRE-HENRI AMALRIC – Papa au Rhum pour l’envol

J20

Ici les nouvelles du jour. Assis dans le cockpit à l’ombre du spi, vue sur la mer peu agitée, mer du même bleu qu’entre les glenans et belle ile au retour d’Armen, nuages kif kif.
On est a donf pour gratter les potes, mais ils ont l’air aussi à donf, pas de baisse de moral malgré la pauvreté de leur régime alimentaire à base de granulés trempés dans l’eau…
Aucune manœuvre aujourd’hui ni prévues. En fait si, j’ai pris un ris et enlevé aussitôt, en solo.
On commence à bien gérer les grains, en fait ici plutôt des nuages bénins avec quelque gouttelettes. La nuit ils apparaissent très noirs très bas et menaçants, y en a même un qui est passé à travers le génois, même petits ils font tourner le vent de 15-20° et le renforcent de 5 à 10 noeuds, donc pas féroce, mais il faut composer pour ne pas altérer notre trajectoire, c’est un peu du judo, non ?
Bruno et PH

GERARD QUENOT & BERTRAND DANIELS – Blue Skies Ose

On refait tous les calculs en temps compensé. Terre d’enfants sur l’Atlantique n’a t-il pas trop d’avance ? Avons-nous assez d’avance sur Foggy Dew FOP ? Ok, environ 3h d’avance sur eux en temps compensé ça devrait aller mais pas de droit à l’erreur.
Quelles vont être les conditions pour le contournement par le sud de la Martinique. Va t-il y avoir du vent sous le vent de l’ile cette nuit? Quelles seront les voiles nécessaires ?
À quelle heure va t-on arriver demain matin ? Que faut-il faire pour l’arrivée? Ah oui appeler le comité de course etc…
Il faut aussi ranger un peu le bateau. ce n’est pas le bazar mais un peu de rangement sera bien venu.
Continuer à faire marcher le bateau parce qu’il ne faut pas mollir si près du but.
Et puis après 3 semaines de mer on a hâte de retrouver la terre ferme, la terre à plat, les siens, et d’accueillir les copains qui vont suivre. Mais d’un autre côté ce lever de soleil est si beau pourquoi s’arrêter ? Bernard Moitessier avait continué après un tour du monde.
Nous ne sommes pas comme lui mais tout de même, le voyage va s’arrêter et les levers et couchers de soleil vus de la terre ferme ne seront plus les mêmes.

REGIS VIAN – Ecole Jules Verne

Il ne s’est pas passé grand chose à bord d’Ecole Jules Verne ces dernières 24 heures. Hormis le grain d’hier matin, pluvieux, qui m’a fait retrouver les sensations de l’eau douce, j’ai été relativement tranquille. Il n’y a plus de grande décision stratégique à prendre. j’ai donc occupé l’essentiel de mon temps à régler le bateau, manger et dormir. Routine routine…
A un détail près. Le vent molissant, je décide d’affaler le spi lourd et de renvoyer le grand spi en fin d’après-midi. Et grosse sueur froide à l’affalage. Je constate que le mousqueton de drisse est cassé. Pour les moins avertis, la drisse est le bout qui sert à envoyer le spi en tête de mât. Le mousqueton est la pièce métallique (et mécanique) avec laquelle le spi est accroché sur la drisse. C’est une pièce cruciale car une fois en l’air, en cas de rupture, la drisse reste en haut du mât, et le spi dans l’eau… Pièce capitale donc, et c’est pourquoi je n’avais pas lésiné sur la qualité de l’équipement. J’ai pris ce qui se fait de mieux, une marque américaine, souvent copiée, jamais égalée. Dans notre affaire, j’ai échappée à la catastrophe car j’avais doublé ce mousqueton par une manille textile, faite maison « au cas où, mais plutôt pour dormir tranquille ». Et c’est donc cette petite manille textile qui a sauvé ma journée. Sans elle, le scénario implacable se serait déroulé. Le spi serait tombé à l’eau par l’avant du bateau, et se serait probablement pris dans la quille; de belles heures en perspective pour remonter tout ça à bord. Puis il aurait fallu que j’aille cherche ma drisse en tête de mat, façon escalade en solitaire, exercice probablement le plus redouté des coureurs (et aussi des directions de course). Ce scénario reste donc pour le moment de la fiction grâce à ce petit bout d’un mètre de dynema probablement mateloté en manille textile un soir d’hiver au coin du feu. A un détail près vous dis-je !
Il reste moins de deux jours de course. Après trois semaines, c’est plutôt court, mais à un détail près, ça peut être très long !

AMAURY DUMORTIER & GEOFFREY THIRIEZ – Terres d’Enfants

J20 – Samedi 4 mai – On arrive!!!

Le vent fût un peu plus soutenu pendant la nuit que ce que nous attendions, toutefois cela est resté à la limite entre le spi de tête et notre S2 ainsi nous sommes restés sous S2 notamment pour négocier les refusantes.
Nous avons passé le pilote en mode compas afin de tracer au plus direct et nous passons donc la nuit à régler les voiles pour accompagner les oscillations du vent.
En plein milieu de la nuit nous avons touché quelque chose sous l’eau donnant quasiment l’impression de talonner. Après inspection du bateau a priori pas de casse. Espérons que c’était un objet entre 2 eaux et pas un cétacé.
Plus tard dans la nuit nous passons sous spi de tête.
Au petit matin, une brise de 15-20 noeuds nous porte. C’était plus que prévu et nous acceptons le cadeau. Puis le vent faiblit à nouveau et ferme pas mal et nous avons du mal à faire avancer le bateau.
Il nous reste 30 milles pour atteindre la pointe sud de la Martinique. Puis une trentaines de milles à nouveau pour arriver en baie de Fort-de-France jusqu’à la ligne d’arrivée!

Une certaine excitation est perceptible….

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