— 27. 04. 2024
— 27. 04. 2024

Les mots du bord 27/04

BRICE TAILLIANDIER & JACQUES AMEDEO – Solidarité Paysans

Drame et bataille sur Solidarité Paysans
Lors du brutal passage du Cap Finisterre, nous avons grillé trois jokers : le spi de capelage très polyvalent, le génois et le spi asymétrique. Avant-hier soir le pilote nous lâche à son tour ; trop confiants, nous avons maintenu le cap avec le spi maxi de 118 m². Mais quand le vent passe brutalement à 27 nœuds, le bateau part en vrac, avec des conséquences plus grave que classiquement, c’est-à-dire l’abattée : spi sous le bateau et deux heures pour le sortir de l’eau déchiré.
Nous avions remarqué que sous grand-voile et foc, le pilote faisait le job, ce qui nous permettrait de nous reposer durant la nuit. le jour nous naviguons avec le petit code zéro, ce qui explique nos performances plus modestes depuis avant-hier soir.
Du nouveau aujourd’hui : nous sommes arrivés à reprogrammer le pilote, ce n’est pas extraordinaire, mais il parvient à nous assurer

Nous allons nous risquer avec cette configuration pour la nuit.
Ensuite, nous nous sommes inventés réparateur de Voiles, et peut-être disposerons-nous d’un spi maxi pour les prochains jours…
À voir si le nouveau calibrage du pilote sera suffisant pour assurer la navigation sans nous obliger à barrer 24/24 car nous avons encore de la route avant le Ti punch.
Le temps est une certaine gravité, mais nous nous organisons pour tenir le coup. Le moral est bon, à savoir que nous continuons le jeu. À fond, c’est fatiguant, mais c’est notre choix.
Bonne soirée mes amis et supporters de Solidarité Paysans

AMAURY DUMORTIER & GEOFFREY THIRIEZ – Terre d’enfants

Distance à l’arrivée 1 552 miles.

On nous avait parlé des sargasses lors des transats et on a rapidement eu l’opportunité de les rencontrer (même si elles nous gênent moins depuis plusieurs jours car les vitesses sont plus élevées).

On nous avait parlé des grains lors des transats et là aussi on les a rencontrés ! Apparemment, on peut jouer avec les grains pour bénéficier de leur vent, mais on n’a pas trouvé le mode d’emploi !

Survente parfois violente en son front.
Adonnante et/ou refusante sur ses côtés.
Plus trop de vent à l’intérieur avec de la pluie.
Et plus trop de vent dans sa traine…
On essaie donc de les éviter et là aussi, c’est tout un art !

Vient-il de la droite ? de la gauche ?
Faut-il empanner maintenant ?
A ce petit jeu, on a perdu 3 fois ces dernières 24h, avec parfois le besoin d’affaler le spi et faire route sous solent tangonné, en attendant que cela passe…

En début de nuit dernière, on avait le choix de rester tribord amure dans des lignes de grains menaçants ou partir bâbord amure dans une énorme masse nuageuse qui apparaissait comme faisant plusieurs centaines de kilomètres sur l’image satellite récupérée. Finalement, on part dans les nuages !

Début de nuit sous S2 avec 20-25 noeuds puis, forcissant à 25-30 noeuds avec quelques rafales, on prend donc un ris.

La lune parvient à percer par endroit. Le sommeil est bon, les quarts d’1h s’enchainent et on profite d’une super nav.

En milieu de nuit, on croise un cargo en quasi route de collision qui avait jugé bon de couper son AIS… Petit rappel de la Convention SOLAS à la VHF et information que 60 copains arrivent derrière… On a du bien lofer sous spi pour le passer en toute sécurité.

Ce matin, on a renvoyé notre spi de tête.

Belle journée avec 20-25 noeuds et encore de la houle.
On en profite pour prendre notre 2ème douche de lavage pour les 2 marins ! Faut pas abuser des bonnes choses et un bon grain de rinçage pour Terre d’Enfants sur l’Atlantique vers 15h30…

REMY HURDIEL & ALEXANDRE BONBONNEAU – Sleep sailing lab

Salut à tous,

Ci joint 4 photos pour détailler ma vie à bord.

Sur la première, je suis en train de réparer un écoute de spi qui s’est arrachée sous l’effort de la traction. Ça m’ a pris plus d’une heure mais je suis satisfait du résultat et cela sera encore plus solide qu’avant.

Sur la deuxième, je me marre quand je vois tout ce qu’Amande, ma femme, m’a fait prendre comme fringue. J’en ai utilisé 20 % maxi, entre les jours où c’était la tempête et on a dormi habillé avec nos cirés et attachés au bateau même à l’intérieur prêt à intervenir et les douches où on se lave et on fait notre lessive en même temps. Je crois que je peux repartir faire un Vendée Globe dans la foulée…

Sur la troisième, je suis parti en explorateur à l’arrière en rampant car on a une infiltration d’eau et on doit éponger 3 seaux complets toutes les 12 heures dans le coffre arrière qui est très difficile d’accès…

Chaud car devant il y a une dizaine de sacs de nos affaires, voiles, bouffe que l’on met à l’arrière pour l’équilibre du bateau.

Sur la dernière, Rémy continue ses analyses et sa collecte de Datas sur notre sommeil, santé et état de Stress et fatigue pour pouvoir les analyser ensuite avec son université et d’autres chercheurs. On fait toujours 3 tests salivaires par jour, un test d’urine et une nuit sur 4 analyse de sommeil complète avec des appareils de polysomnographie, comme à l’hosto avec plein de capteurs partout.

A bientôt

BERTRAND FOURMOND – Alpha yesss

J’ai analysé mes traces, mes choix et autres particularités et je me suis aperçu que j’ai cravaché avec de bonnes vitesses pour rattraper la queue de groupe qui avait 120 milles nautiques d’avance et depuis que j’ai rattrapé le dernier, je n’avance plus.
En effet, depuis l’arrivée à proximité des concurrents, j’ai modifié ma façon de naviguer, j’ai navigué plus avec le marquage et position des concurrents que je voulais doubler au lieu de rester sur ma stratégie de vitesse quoi qu’il en coûte.
Donc, me voilà reparti en mode chasse mais en chassant le premier de la flotte et non les derniers, voire même pas le premier mais une île qui s’appelle La Martinique !
Je n’arriverais pas à rattraper le premier, je le sais mais dans la façon d’y aller cela sera plus sûr et à ce moment là, je doublerais sûrement des concurrents sur mon passage. (Merci de me laisser passer ! Bertrand , Pouss’1 et Georges arrivent… on se pousse s’il vous plaît ! )

J’empanne donc une nouvelle fois et prépare le bateau pour la nuit. Le pont est rangé et vérifié.
Pendant que je fais cela une horde de poissons volants passent devant le bateau et c’est toujours beau à voir.
Ils se servent d’une vague pour décoller, ils planent avec leurs ailes et re-plongent.
Y en aura un même un qui finira sur le pont mais je le retire vite car en séchant ça pu !

C’est l’heure des nouveaux fichiers météo et après on préparera l’apéro saucisson…

NICOLAS GRIMAUD & THIERRY DE FOUGEROLLES – Institut Pasteur

Jour 14 – L’art de mouetter

Une fois de plus, une nuit pas tranquille, avec des grains noirs menaçants qui finissent par nous rattraper. Le vent passe rapidement de 20 à 30 noeuds, il pleut fort et fait très sombre. Le bateau siffle de vitesse dans la nuit noire, et heureusement ne fait pas de sortie de route alors que nous sommes toujours sous grand spi et GV haute.

Que les nuits sont douces, terre si vous saviez .. ! Thanks god it’s Friday, pour vous aussi d’ailleurs !

A notre programme, soigner nos ailes de mouette. Comme le top 5 est très rapide, la meilleure manière de les rattraper est de faire moins de route en empannant quand le vent nous permet d’être au plus proche de la route directe, la fameuse ortho ! On passe 6ème grâce à cela et on lorgne désormais l’autre Figaro 2 Dessine Moi la High Tech qui est conduit par des cadors !

En termes d’emmerdes, encore un cocotier autour dans l’étai dans un empannage mais on s’en sort bien. Une poulie de chariot a cassé et on l’a remplacé, on n’a plus de poulie en spare. D’après le routage nous sommes à 10 jours de l’arrivée, ça va passer vite, mais ça parait encore long, surtout quand les nuits sont courtes.

En eau on est bien, en gasoil on sera juste (pour le plein des batteries) mais on va davantage barrer et utiliser le panneau solaire. En nourriture, on va utiliser le panneau solaire. En nourriture, on va finir avec des plats lyophilisés, et sans chocolat, il nous reste 2 tablettes sur 15, notre rythme d’une tablette par jour n’était pas anticipé .. Il Pour le dîner, touche rafraîchissante, je sors avec le dîner – épaule de veau aux épices coco – on s’assoit, et une déferlante arrive par derrière et nous trempe intégralement et transforme notre dîner en bouillon copieusement salé .. ! L’opportunité de se changer, et d’une 2ème toilette depuis le début pour Nico !

REVIS VIAN – Ecole Jules Verne

Nouvelle nuit difficile entre jeudi et vendredi. Je l’attaque prudemment avec mon petit spi de brise, pour parer aux grains éventuels qui peuvent me tomber dessus. Ce petit spi est gréé au capelage, c’est-à-dire qu’il ne monte pas tout à fait en haut du mât. Il a donc sa petite drisse personnelle qui ressort environ 30 centimètres sous la tête de mât (important pour la suite…). Et ça se passe plutôt bien. Au-dessus de 25 noeuds, dans une mer un peu dérangée, il fait des merveilles. Lorsqu’au milieu de la nuit, le vent retombe, je décide de renvoyer un peu de toile. Nouveau changement de spi à priori anodin. Mais rien n’est anodin sur le pont d’un voilier… A l’envoi, le spi se prend je ne sais comment dans cette fameuse drisse de capelage, il ne se gonfle pas, fait des tours sur lui-même (le fameux soutif), puis des tours autour de la drisse de capelage, puis des tours autour de la balancine de tangon (un autre bout qui lui, est tout à fait à sa place). Bref, tous ces tours bien serrés dans tous les sens forment une triple cocotte inextricable, et je dois descendre l’ensemble pour récupérer mon spi. Je passe les détails, mais l’affalage n’est pas simple, et j’y perds ma drisse de capelage (l’autre extrémité est rentrée dans le mât, impossible à récupérer sans grimper), ainsi que ma balancine de tangon. Je ferai sans jusqu’à la fin !
Enfin, après quelques heures à démêler tout ça dans le bateau, manger et me reposer aussi un peu, je peux enfin renvoyer ce satané spi ! Le jour s’est levé, le vent est toujours soutenu, et c’est une longue journée de glisse bien plaisante qui s’annonce. Le bateau se laisse pousser par les vagues et un alizé de 20 à 25 noeuds dans de longs surfs bien plaisants. Il fait beau, il fait chaud, il faut juste être bien présent sur les réglages et la conduite pour éviter les sorties de route. Je m’accorde pour l’occasion une tablette Bellanger (fournisseur officiel du chocolat du bord !) qui m’aura vite remis d’aplomb. Sa durée de vie a été assez courte…
C’est ainsi que vendredi soir, pour ne pas subir une nouvelle fois les événements, je suis plutôt conservateur. J’affale avant les grains du début de nuit, j’en profite pour manger et me reposer, pour repartir de plus belle en milieu de nuit. quelques heures perdues à allure réduite, mais aucune à réparer des manœuvres mal maîtrisées. En aurais-je perdu quoi qu’il en soit? Qui sait ? On verra bien pour la suite.

JEAN FRANÇOIS HAMON – Festa pour Aster

Bonjour à tous.

Quelques nouvelles de FESTA à 1 550 milles de la Martinique
Le vent a molli, on va pouvoir respirer un peu et mettre les affaires à sécher.
Ça fait du bien. Je n’ai pas l’impression de faire une transat, mais par contre de régater dans une baie.

Hier soir vers 18 heures. Je croise mon ami Paolo sur Ciao Ciao nous étions en visu et avons pu discuter à la VHF. C’était super.
Ce matin vers 8h30 TU, j’ai Solenn For Pure Ocean à l’AIS. Maintenant je l’ai en visu, j’ai appelé Ludovic, nous avons pu échanger ça fait du bien aussi.

C’est un nouveau départ. C’est ça aussi qui nous motive. Bon maintenant ça va être bon petit déjeuner pour bien récupérer.

Météo et petite sieste. Pour info il y a un grand soleil et le ciel est bleu un peu nuageux.
Il va falloir sortir le short et la crème.
Bonne journée à vous tous

LUDOVIC GERARD – Solenn for Pure Ocean

Après une nuit assez profitable pour me repositionner au plus près des solos de tête, me revoilà au contact de Jean-François (FESTA pour ASTER) qui est en visu sous mon vent à 2 milles. Echange sympa à la VHF et chacun retourne à ses écoutes !
La matinée s’annonçait bien ensoleillée (top pour les panneaux solaires !) mais voilà qu’un grain très étendu pointe son nez. Je m’y prépare, tenue d’abord puis prise d’un ris dans la GV pour assurer en cas de vent fort. Il y a déjà 22-25 noeuds, continuer sous spi sans risque est la priorité.
Le grain aura mis un sacré moment à passer, mais aura été largement maniable, et le refus de 40° très profitable en terme de trajectoire. J’ai profité de la pluie pour remplir un seau d’eau douce sous la bôme, je l’ai laissé chauffer au soleil et utilisé pour me rincer après ma premiere douche à l’eau de mer depuis le départ !
Il faut dire que j’ai perdu 20% de ma réserve d’eau suite à une fuite sur le circuit eau douce, alors je la limite à la boisson et toilette de chat a minima, mais pas de douche.
Le vent est revenu au nominal secteur Est (attention à la déclinaison qui commence à être importante, ça peut perturber !), 20-25 nds.

Je profite de ces moments extras de barre, le bateau surfe sur la longue houle, c’est vraiment le grand kiffe de le voir quasiment sauter d’une vague à la suivante, sentir l’accélération, les vibrations de la quille et les safrans qui deviennent aussi doux qu’en dériveur ou presque. Hummmm on y est !
Demain ça va changer un peu coté conditions par rapport aux derniers jours, ça va être intéressant aussi.

PHILIPPE TRIEM – Pour un sourire d’enfants

Le capital sommeil est sérieusement entamé, l’une de ses manifestations est la difficulté à émerger, ce matin il m’a fallu 15 minutes pour sortir d’un état vaseux. Ce sont les moments les plus désagréables, mais ça passe.
L’aube comme le crépuscule sont des moments privilégiés en solo, pas de mot, juste la nature qui s’éveille ou s’endort, sereine, la fraîcheur et un nouveau jour ou tout est possible., la promesse de l’aube dirait certain.
Journée très remplie par l’atelier réparation du génois et rythmée toute les quatre heures par la position des concurrents où est un tel, à quelle vitesse, quel est son cap, on extrapole ses intentions, sa stratégie.
Puis on charge des fichiers vents , les fameux grib. On en prend pas qu’un, non, on charge différents modèles, l’européen, l’américain, l’allemand ou certains modèles propriétaires et puis c’est les routages et les points pivots rtc… c’est plusieurs fois par jour devant l’écran.

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