— 01. 05. 2024
— 01. 05. 2024

Les mots du bord 01/05

ALEXANDRE BONDONNEAU ET REMY HURDIEL – Sleep Sailing Lab

Salut les copains !

Aujourd’hui très belle journée.

Journée de fou, on croisé une baleine ou un gros cachalot de 9 à 10 mètres environ que l’on a doublé.

On a été suivi par une huitaine de dauphins qui sont venus jouer avec notre étrave, on a fait de belles vidéos mais on ne peut pas le envoyer car pas assez de réseau.

On se tire la bourre avec un autre bateau qui est à coté de nous, un couple que connait Rémy et dont la femme naviguait en J80 il y a une dizaine d’années. Très sympa et on a longuement parlé avec eux. Les pauvre sont en panne de pilote depuis le deuxième jour, la galère pour eux. Ils sont obligés de barrer H24.

Aujourd’hui dégustation de cornettos (ceux qui étaient prévus dimanche) car avec toutes nos péripéties, on n’a pas eu le temps, ni l’envie de les manger…Merci ma Laurette!!! Trop cool ce petit moment de plaisir..

On se rend compte qu’on est dans une zone tropicale car l’air est lourd d’humidité et il y a souvent des grains ou il pleut des cordes et le bateau est moite et chaud de condensation…

Depuis 3 jours, on n’a pas eu de gros soucis.

Juste un énorme boulon sur l’axe du vérin de pilote automatique qui commence à avoir du jeu et qu’il faut resserrer mais rien de grave. Au pire ça reste comme ça mais je vais quand même essayer de le resserrer.

On a trouvé aussi une autre voie d’eau sur le bateau qui est due à un problème de fabrication du bateau et à un manque de colle entre la coque et le pont à l’arrière. Rien de grave non plus, on le fera réparer et j’ai compris pourquoi depuis le début de l’achat de ce bateau on a toujours un peu d’eau dans les coffres arrières. Je suis en train de gérer la réparation et la mise au sec du bateau à Lorient en Juin à son retour. Mon pote Gildas de Vannes est cool et est entrain de nous aider la dessus.

Gros chantier de réparation du safran avec grutage du bateau, dépose du tube de jaumière, repose et reprise des collage et remontage des safrans. Il y aura aussi le recollage des parties mal collées en usine lors de la fabrication pour supprimer les fuites d’eau. Notre réparation de fortune avec la combinaison de survie TPS et les cerflex des toilettes tiens toujours bien et on n’ a plus d’infiltration d’eau.

Ci joint sur la photo ci dessous, les réparations autour du tube de jaumière avec la combinaison et un sac décathlon étanche tout neuf qu’on a découpé pour étancher autour de ce tube qui normalement est collé au bateau et qui là est complément désolidarisé et tourne fou en prenant l’eau. Cool que ça tienne car il y a deux jours, on faisait un mi temps à écoper pour ne pas prendre l’eau et on remplissait deux seaux complets par heure de navigation. Le rythme est quand même plus cool sans ce point à gérer…On est assez fier de notre réparation dans 20 noeuds de vent sous spi symétrique et des surfs à 10 noeuds en nous deux enfermés dans notre caisson arrière avec la caisse à outils.

L’autre Sun fast 3300 qui à fait demi tour et escale aux Acores à le même problème sur ses safrans aussi…pas cool car ils ont du abandonné. On a eu plus de chance et on avait tous les outils nécessaires pour pouvoir continuer. On a de la chance…On ne se voyait pas prendre un avion pour retrouver nos familles en Martinique avec un bateau aux acores ou à Madère…Pourtant, c’est ce que font les autres marins qui ont abandonnés…Ouf

Avec le peu de bateaux avec lesquels on arrive discuter, on se rend compte que tout le monde a des soucis, soit de pilote, soit de voiles, soit de gréement (démâtage..) mais heureusement à chaque fois le moral est bon et on savoure la joie d’être là.

On continue nos expérimentations, nos prélèvements, la glacière se vide des bons produits pour se remplir de nos flacons d’échantillons moins glamour d’urine et de salive!!!

En tous cas, on profite, on s’entend bien et on est heureux d’être là tous les deux.

Merci à tous ceux qui sont restés à terre et nous ont permis de faire ce beau rêve et cette belle aventure…femme, enfants, amis du Nord, amis de Bretagne, professionnels de la voile et des cordages, nos partenaires, collègues, copains retrouvés sur les pontons avant le départ et qui nous ont donné plein de conseils, copains restés dans le Nord et qui ont déjà fait cette transat’ et qui nous conseillent depuis le début il y a près de deux ans…

MERCI , on profite à fond.

À bientôt.

Alex

BRICE TAILLANDIER ET JACQUES AMEDEO – Solidarité Paysans

Décidément cette météo est capricieuse…
Nous attendions des alizés avec des vents portants pour aller en Martinique et nous nous retrouvons à faire du reaching serré… Remboursé!
Nous avons beaucoup de mal avec la météo et anticiper les options car les fichiers reçus ne collent pas toujours à la réalité. Cette Cap-Martinique décidément se mérite…
Notre faible vitesse s’explique par le fait que par ce vent modéré nous ne disposons plus que d’un petit foc de gros temps de 23m : (RIP notre génois)
Heureusement dans la journée nous avons pu hisser notre code zéro tout réparé  🙂
La journée fut rythmée : par des grains avec affalage du code zéro et hissage quelques minutes plus tard et surtout par la chaleur et la beauté de l’océan.

Salut à vous tous supporters de Solidarité Paysans
Jacques et Brice

AMAURY DUMORTIER ET GEOFFREY THIRIEZ – Terre d’enfants sur l’Atlantique

J16 – Mardi 30 Avril
Peu avant le coucher du soleil un vraquier de bonne taille nous rattrapant prend contact avec nous à la VHF pour nous indiquer son intention de nous passer par bâbord. Nous le remercions et lui demandons s’il ne pourrait pas passer par tribord afin de ne pas nous déventer la petite brise fragile qui nous porte sous solent. Il accepte en modifiant légèrement sa course. Thanks Captain!
À la nuit tombée, profitant d’une rotation de 15° du vent, nous mettons le A5 (spi asymétrique, au capelage), et un vent léger inférieur à 10 noeuds nous porte pendant la nuit. Le ciel est magnifiquement étoilé. Nous essayons d’allonger un peu les quarts sans grand succès.
Au matin une rotation supplémentaire de 15° nous permet d’envoyer notre spi de tête. Pour la première fois on a l’impression de rôtir à bord; rôtissoire à chaleur tournante dehors et rôtissoire à l’étuve à l’intérieur. L’après-midi est finalement beaucoup plus supportable avec un vent légèrement plus soutenu et le soleil qui passe derrière les voiles.
Le vent est relativement faible oscillant entre 8 et 15 noeuds mais nous sommes loin de la pétole que nous redoutions il y a quelques jours encore.

BERTRAND DANIELS ET GERARD QUENOT – Blue Skies Ose

Bonjour,

Dès le départ nous avons eu des problèmes avec notre réchaud à gaz. La bouteille étant pleine, le diagnostic est vite tombé : c’est le détendeur.
Après plusieurs interventions, nettoyage du filtre, suppression du filtre, Gérard a du prononcer le décès du détendeur!
Donc adieu plats chauds, soupes, thés et cafés!
Après un plat lyophilisé mangé froid (franchement pas bon), nous n’avions que deux possibilités:
– s’arrêter à Madère: impensable en course
–  trouver une solution pour réchauffer nos plats

Et là ça phosphore:
La seule source de chaleur à bord, c’est le moteur;
– On pourrait utiliser l’eau de mer qui sort de l’échappement : pas de chance elle est trop froide – On pourrait poser nos plats directement sur le moteur : BINGO, ça fonctionne.

La recette du bord:
– Placer un plat préparé entre les durites et l’échangeur d’eau de mer, et le second sur l’échangeur,
– Faire tourner le moteur 15 à 20 mn,
– Retourner les plats cuisinés,
– arrêter le moteur et laisser mariner encore 10 mn.

À table, c’est prêt !

Fantastique, nous avons nos plats chauds. Pas de thé ni de café mais ça on s’en passera.

Bertrand et Gérard sur Blue Skies OSE

LUDOVIC GERARD – Solenn For Pure Ocean

Magnifique lever de soleil ce matin, toujours à l’Est donc vers l’arrière du bateau 😉

Dernières 36 heures bien remplies entre la gestion à bord, les grains, les changements de vent etc.
Par exemple, la nuit dernière était assez sombre, très nuageuse et la Lune ne se lève ici qu’en fin de nuit, du coup je la vois encore devant moi le matin dans le ciel bleu.

Nous sommes sortis de la zone de transition entre les systèmes haute pression, il s’agit maintenant d’un grand schuss vers la Martinique.
Il faut donc tirer parti au mieux des oscillations de vent et gérer les grains, toujours présents;

La nuit dernière, à la faveur d’une adonnante, j’ai empanné pour me recaler un peu à l’ouest pendant 2h, puis re-empanné, sentant la fin de l’adonnante. Bien m’en a pris car cela m’a placé juste à côté d’une ligne de grains qui m’ont du coup apporté un vent plus fort et mieux orienté.
Cela fait des nuits plutôt occupées, avec des petits sommes, nombreux mais courts. difficile dans ces conditions d’envoyer 2h d’un coup, les alarmes sur le vent finissent toujours par sonner !

Du fait de notre rating plutôt élevé, l’objectif est de creuser l’écart sur mes collègues solo proches à qui je dois du temps. Et évidemment ils n’ont pas l’intention de se laisser faire les bougres, qui sont d’excellents navigateurs, bien entrainés et préparés. en tous cas nous nous serons bien bagarrés au contact quasiment tout le temps !
Verdict dans 5 jours !

Il fait déjà 30° alors qu’il est à peine 10h ici et l’eau de mer est à 25, hâte de prendre un bon et long bain de mer…

ALEXANDRE BONDONNEAU ET REMY HURDIEL – Sleep Sailing Lab

Petites photos de nos couchers de soleil et lever de soleil de ce matin et hier soir.

Apéro en terrasse hier avant le diner avec rosé bien frais et pistaches, le bonheur, comme à la maison….

On a eu la joie entre deux grains et deux belles phases de soleil d’avoir un arc en ciel complet et d’un pureté fabuleuse, des couleurs vives et puissantes

les couleurs du ciel entre les grains sont également intenses

ce planète est belle et on l’oublie dans notre quotidien de tous les jours

que c’est beau, que c’est grand, que c’est pu aussi.

Tellement heureux de n’avoir trouvé quasiment aucune trace de pollution, aucune trace de déchets en mer,

je ne pensais pas que la Martinique était aussi loin

Le moral est toujours bon, l’entente parfaite, pas la moindre tension ou même effort, c’est vraiment cool et facile même si le milieu est hostile, penché, humide, fatiguant,…

On a l’aventure que l’on est venu cherché et je suis comblé.

le temps passe vite et lentement, c’est bizarre, on est pressé d’arriver et d’un autre coté, on est bien et on n’a pas envie que ça se termine….

On a passé le cap de 1000miles, plus que 3 chiffres sur le compteur qui s’affiche de la distance à parcourir.

Alex

JEROME APOLDA & STEPHANE AYRAULT – Echo mer

Bonjour à tous,

Lever de soleil magique, température tropicale, aucun autre bateau à l’horizon sinon notre JPK poussé par un souffle régulier et une mer bien rangée : le dernier jour du mois est celui du bonheur et… de la toilette !
Les histoires qui commencent bien finissent parfois mal : c’est un piège à grains notre zone ! La douche – shampoing c’était ce matin avec belles tenues estivales, cet après-midi c’est 2ème puis 3ème puis 4ème couches en ciré…

La stratégie de contournement de la molle par le Sud risque d’en prendre un coup ; elle a payé jusqu’à aujourd’hui permettant de réduire l’écart avec quelques bateaux devant nous. A nouveau, de nombreux changements de voile d’avant entre spis et code 0 pour s’adapter aux variations de force et de direction du vent, tout le plaisir de la manœuvre au service de la stratégie !

Les manœuvres justement c’est tout un travail d’équipe et comme le 1er mai est la fête du travail, voici une petite idée de nos rôles à bord avec ses 2 univers : le pont et la cabine.
– Le pont où nous passons le plus clair de notre temps : se répartit entre l’envoi des voiles d’avant et leur réglage et le poste de barre avec le réglage de la grand-voile. Coordination désormais atteinte y compris pour la chasse collective aux sargasses  !
– La cabine où notre duo se retrouve dans 5-6 m² en réalité : la solution trouvée pour cette transat est de faire « comme à la maison ». Il y a celui qui a le bureau avec la navigation, la météo et le routage et il y a celui qui a les tâches ménagères avec le rangement, la cuisine et la sélection des playlists musicales !!! « Comme à la maison », chacun trouve naturellement sa place sous 40° actuellement… mais oui tout le monde participe successivement !

À très vite !

Jérôme et Stéphane

PHILIPPE TRIEM – Pour un sourire d’enfant

Hier fut la pire journée pour PSE du point de vue de la course et après le passage de la Corogne et du premier jour de la descente sur Madère.

Par deux fois j’ai été mangé par la molle avec des vents tourbillonnant et sans cesse changeant, pendant près de deux  heures à chaque fois sans parler de ce nuage, mes nerfs ont été mis à rude épreuve mais la patience a fini par l’emporter.  J’en ai profité pour écrire.

Depuis ce matin le bateau va bien, entre 8 et 15 noeuds de vent d’Est – sud est, au reaching sous grand spi et trinquette, ce qui s’avère un très bon choix (la trinquette) qui coûte 2 millième de rating (handicap) . J’ai Vaiana skippé par Hervé Aubry en ligne de mire.

Ce long bord de près de 1000 milles, et autant de repas j’espère, sera le dernier.

Première nuit sur le pont, je suffoque et sue à grosses gouttes dans la cabine, à la belle étoile, sous la voûte céleste comme on ne la voit jamais. L’occasion de rêver, d’admirer la multitude de constellations, de jouer à les reconnaître.

3H TU je suis réveillé par un grain, juste le temps de rentrer duvet, pouf et oreiller étanche, pour ne pas prendre ma première douche antillaise. ce sera pour plus tard.

Voilà les nouvelles du bateau PSE – 19 degré Nord 46 degré Ouest

REGIS VIAN – Ecole Jules Verne

Nouvel élément invité à bord d’Ecole Jules Verne depuis hier : la chaleur ! Dehors, c’est une rôtisserie, dans le bateau, un four. J’ai juste le choix de la cuisson. Jusqu’à maintenant, il faisait bon, un peu chaud, mais tenable. Là, ça y est, nous sommes sous influence tropicale. Chaque manœuvre me fait perdre des litres d’eau, et les gourdes se vident les unes après les autres. La tentation de la torpeur est grande et de remettre le petit pourcentage de performance à plus tard. Comme je n’imagine pas un seul instant mes concurrents préférer la sieste, alors, quand il faut y aller, j’y vais. Le pas est plus lourd, les gestes plus lents, la récupération plus longue, mais après tout, une transat, c’est bien une course d’endurance ? Là, par exemple, il y a des algues dans la quille, qui appellent la corde à noeuds. Alors j’y vais !
C’est fait ! les joies du direct. Plus d’algues dans la quille et quelques calories brulées pour le skipper. il faut récupérer.
La prochaine ? Je ne sais pas. Peut-être une nouvelle corde à noeuds, ou un empannage, qui sait ? En attendant, à l’heure du bord, c’est midi, c’est déjeuner. Là, c’est certain, ça sera salade et jambon cru, les plats chauds, c’est pour le soir. Et après ? Une certitude aussi: chocolat ! Ce serait dommage de le laisser fondre !

Au fil des jours, la fin de course se dessine, c’est tout droit jusqu’en Martinique, enfin tout droit chez les marins, c’est vite dit. Il y aura bien quelques empannages pour accompagner les rotations du vent, et optimiser les bords. D’ailleurs, là, par exemple, il vient de tourner. Je vais empanner. Les joies du direct vous dis-je !

BERTRAND DANIELS & GERARD QUENOT – Association Neurofibromatoses et Recklinghausen

Ça plane pour Blue Skies.
Pendant un parcours de plus de 3 600 milles il se passe évidement plein de choses. Des moments mouillés, froids, collants, chauds, des moments lents, longs, durs, des moments où ça va vite, où ça fait limite peur, des moments de tristesse quand on apprend les malheurs des autres concurrents, des moments de doutes quand on choisi une option, et de déception si le choix n’était pas le bon et que le classement n’évolue pas dans le bon sens,  des moments de galères quand les choses se passent de travers où le matériel pourtant vérifié lâche et qu’il faut réparer alors que c’était le moment de se coucher. Les galères on ne vient pas les chercher mais elles arrivent par surprise, souvent à plusieurs, en rafale. Et puis soudain, surgit le moment parfait, celui que l’on vient chercher mais qui apparait comme ça, sans que l’on s’y attende, comme ce soir là où tout s’est aligné. La bonne force de vent, la bonne température, les grosses vagues qui se déroulent dans le bon sens, et le bateau qui glisse, qui surfe le soleil derrière le spi, et le jeu à la barre pour bien prendre les vagues, ne pas trop ralentir à la fin d’un surf pour ne pas rater le suivant. L’avantage des courses transatlantiques est qu’il y a de l’eau à courir comme on dit, alors cette cavalcade, ces moyennes élevées, ce moment parfait peut durer des heures, jusqu’au soleil couchant et puis après sous un ciel étoilé merveilleux comme hier soir. Dans ces conditions (où il ne manque que l’apéro) on se dit quelle chance d’être là et que la planète est belle. Alors on en profite et si il n’y a pas trop de sargasses les quelques jours qui nous restent peuvent nous réserver d’autres moments parfaits.
A bientôt pour le Ti punch

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