Christine – Marin médecin et engagée
Cap-Martinique : Depuis combien de temps navigues-tu ?
Christine : J’ai commencé la régate, il n’y a pas très longtemps, il y a une dizaine d’années, un peu par hasard. J’avais acheté un bateau pour naviguer, puis j’ai rencontré mon coéquipier. On fait des régates en double et au fur et à mesure j’ai pris le goût du large.
C-M : Qui est ta navigatrice favorite, celle qui t’inspire le plus ?
Christine : On a acheté le bateau d’Alexia Barrier. À l’époque, je ne la connaissais pas, mais au fil du temps, quand je l’écoutais parler, je la trouvais très inspirante. Il y a beaucoup d’audace et de réalisation de ses rêves chez elle. J’ai l’impression qu’il n’y a pas grand-chose qui l’arrête !
Récemment, à la sortie du film « Flo », j’ai découvert Florence Arthaud, que je connaissais de nom évidemment. Sa liberté est très inspirante ! Je suis aussi très impressionnée par les performances de Sam Davies, Clarisse Crémer et d’autres navigatrices comme Ellen MacArthur que je découvre au fil de mes lectures.
C-M : Que fais-tu dans la vie à côté de la voile ?
Christine : En ce moment, on ne fait pas grand-chose, juste du bricolage. Je travaille, j’ai un métier assez prenant, je travaille en libéral comme médecin généraliste, donc ça ne laisse pas énormément de temps. C’est pour ça que j’ai l’impression que cette préparation est un tunnel où on se coupe de pas mal de choses, où on n’a le temps de rien (rires), mais c’est un choix qui me plaît.
C-M : Comment organises-tu ton emploi du temps quotidien entre tes activités habituelles et les entraînements ? Et comment envisages-tu de gérer ta profession de médecin pendant la course ?
Christine : Heureusement, j’ai trouvé un remplaçant, ça me libère mentalement car ça aurait été compliqué de tout abandonner. Le matin, j’essaie de faire un peu de préparation physique. Je ne suis pas très sportive, ce n’est pas très naturel chez moi donc je me fais aider par un coach ! Sinon, j’essaie d’aller au travail à vélo. Je commence assez tard mais je finis tard. J’essaie de tout caler, même dans mes temps « libres ». et de tout gérer en même temps.
C-M : C’est la première fois que tu participes à la Cap-Martinique ?
Christine : Oui, c’est la première grande course au large pour nous. On a essayé d’aller toujours plus loin, mais ce n’est pas toujours facile. Je ne suis pas encore à la retraite, j’ai encore de nombreuses années devant moi.
Un jour, j’ai lu par hasard qu’il y avait la Transat AG2R en Figaro Bénéteau, un support que j’aime beaucoup. Puis, j’ai découvert la Cap-Martinique, une course qui se courre en amateur. C’était évident, on devait y aller ! Même si je n’avais jamais navigué à plus de 3 milles d’un port (rire). C’était en 2019, et depuis, c’est resté comme un objectif qui a guidé toutes les courses, c’était toujours en arrière-plan. Quand les inscriptions se sont ouvertes, on en a parlé, on avait convenu qu’on ne s’inscrirait pas la première édition mais qu’on s’alignerait sur la deuxième ! Et bah, c’est cette année. Être sur la ligne du départ est déjà une grande victoire !
Tu navigues en duo avec Didier, vous vous êtes rencontrés dans le cadre de la voile ?
Christine : Oui, c’était la deuxième régate à laquelle je participais. Depuis, on ne se quitte plus, on navigue toujours ensemble, parfois en équipage aussi.
C-M : Quel est votre objectif sur cette course ?
Christine : Moi, c’est de me faire plaisir, de terminer j’espère et d’aller le plus vite possible et de faire ce qu’on peut !
C-M : Vous soutenez la cause de Un Palier Deux Toits. Pouvez-vous nous parler de cette association et de la raison pour laquelle vous avez choisi de la représenter ?
Christine : C’est une super association à Pézenas en Occitanie.. Mon engagement pour cette association date bien avant la Cap-Martinique. Quand j’ai vu qu’il fallait soutenir une cause, c’était évident. Là, on est en train de faire une décoration du bateau pour communiquer.
Je trouve ce concept vraiment intéressant, car c’est une association qui crée des habitats partagés pour des jeunes ayant des maladies neuro-évolutives, en l’occurrence rares. En ce moment, les colocataires sont atteints de la maladie de Huntington.
Cela leur permet d’avoir des aides mutualisées et, grâce à ça, ils ont des activités culturelles et physiques hyper stimulantes, très sympas. Ils font de l’art-thérapie, de la musicothérapie, quelques voyages, des séjours. Ils sont encadrés, c’est vraiment accueillant. Ce sont des jeunes qui ont une vie sociale et culturelle, et ça leur évite l’isolement. Ils grandissent avec l’association, ce qui évite qu’ils soient isolés dans leur coin. Comme c’est une association locale et bien ancrée dans le territoire, ils s’occupent des ressources locales. Ça réunit tout ce qu’on aime !
Ce n’est pas médicalisé, il n’y a pas de médecins et d’infirmiers sur place. C’est vraiment leur logement, leur habitat. L’idée, c’est de répandre ces belles initiatives en France ou ailleurs.Je trouve ça vraiment très novateur et pertinent et ça réunit des valeurs qui m’animent.
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