— 01. 05. 2024
— 01. 05. 2024

Cédric Pouligny “s’entraider est vraiment la philosophie du groupe”

Pouvez-vous vous présenter et nous parler des entraînements à La Rochelle ?

Nous ne sommes pas vraiment un centre d’entraînement mais plutôt un rassemblement de personnes. Le groupe s’appelle le Team Transquadra La Rochelle, il existe depuis 10 ans maintenant dans l’objectif de s’entre-aider pour préparer cette transat. Au début, ils étaient 4, 5 bateaux et maintenant le groupe est assez important environ 36 bateaux. Nous sommes sous l’égide de La Rochelle Nautique, on s’entraîne au sein du club.

Je suis à mon compte, j’interviens depuis 4 ans, j’ai remplacé Marc Reine, qui était un entraîneur assez connu et qui est parti à la retraite. Je suis naviguant à côté. Je fais aussi appel à d’autres intervenants externes pour de la météo ou de la mécanique

Au niveau du rythme des entraînements, c’est un week-end par mois sur 3 jours où on est assez nombreux, parfois jusqu’à 25/30 bateaux surtout pendant l’hiver, au printemps on enchaîne sur les régates. C’est vraiment la force du groupe, il y a beaucoup d’échanges et c’est comme ça que les gens progressent. Moi, je suis juste un chef d’orchestre et j’essaie de mettre en place des choses pour faciliter l’apprentissage.. Tout le monde est là pour s’entraider et pour se tirer vers le haut. C’est un peu la règle de base, la philosophie de ce groupe. 

Quel est votre ressenti sur leur début de course, Quels sont les bateaux que vous suivez ?

 

Il y a pas mal de représentants rochelais sur cette Cap-Martinique avec une forte présence des solitaires, c’est super.

Je les suis bien-sûr tous les jours. Je regarde la cartographie, leurs trajectoires et les classements. J’ai aussi des nouvelles du bord des uns et des autres. Ils échangent entre eux et je suis en copie, donc je vois leurs galères, leurs anecdotes. Il y en a qui se sont blessés, qui ont souffert à cause de chutes dans le bateau. Évidemment, la casse matérielle va de l’électronique à la voile déchirée.

Ils arrivent sur la dernière ligne droite, plutôt en fin de course. Il reste encore 900 milles, ce n’est pas mal, mais ils commencent à être fatigués. Je leur ai envoyé un petit mot ce matin pour les encourager, leur dire qu’il ne fallait pas lâcher, qu’il restait encore des places à grappiller. 

Globalement, j’ai envie de dire que mes poulains s’en sortent plutôt pas mal. À part Alex Ozon, qui était évidemment le grand favori, le grand leader jusqu’à ce qu’il abandonne, mais sinon tout le monde est en course dans le groupe. C’est plutôt bien déjà, car l’essentiel est de finir la course, et c’est plutôt un beau défi pour pas mal d’entre eux de terminer cette transat assez exigeante. Pour certains, c’est leur première ! Donc, arriver de l’autre côté, ça serait super ! Après, c’est sûr que dans le groupe, ce sont surtout des gens expérimentés. Il y en a quand même des nouveaux : Maxime Paul, nouveau en solo cette édition, il l’a fait en duo avec son père à la dernière édition. C’était une belle histoire, là il s’en sort très bien. Il y a deux bateaux en double qui sont Neuf de Cœur et Fun, qui sont des nouveaux. 

Dans les solitaires, ce sont déjà des gens assez expérimentés, mais certains n’ont pas non plus des années et des années de voile derrière eux. Je pense par exemple à Philippe Triem qui navigue en course depuis pas très longtemps, c’est assez remarquable de le voir là où il est.

Les autres ont une bonne expérience de la navigation solitaire et des transats, car ils ont participé à des Transquadra ou à la première édition de la Cap-Martinique. 

Là, les solitaires, je ne peux pas me plaindre, les 6 solitaires sont dans les neuf premiers, donc c’est plutôt chouette. J’espère que ça va aller jusqu’au bout comme ça il y a une belle bataille devant, c’est une course vraiment sympa à suivre, et j’ai hâte d’avoir des retours de leur part. On organisera un debrief pour faire profiter de leur expérience aux autres personnes du groupe.

Quelles sont les dernières difficultés à franchir avant l’arrivée ?

Je pense qu’au niveau météo, ils ont un peu mangé leur pain noir. Là, ils ont encore du vent faible, et après, ils sont bientôt sortis d’affaires. Les conditions sont classiques, l’alizé classique, mais pas non plus trop fort, donc ça devrait aller. C’est toujours la gestion des grains qui est un peu compliquée. Quand il y a de l’instabilité, des grains, notamment en solitaire, la nuit est compliquée à gérer pour ne pas faire de sortie de route, ne pas tout casser. La fatigue qui commence à s’installer parce que ça va faire 3 semaines de course. Sinon, les sargasses sont assez épuisantes. Il y en avait près de Madère, pas mal, je ne sais pas s’ils en ont toujours ou s’ils vont en trouver à l’approche de l’arc antillais. Il faut vraiment être appliqué, si on ne veut pas freiner le bateau. C’est physiquement dur : toujours enlever les algues, faire des marches arrière, partir au tas avec le spi pour qu’elles partent de la quille. 

Un petit mot à leur dire ?

De ce que je sens dans les mails que je reçois, c’est qu’ils s’éclatent parce qu’ils sont là avant tout pour se faire plaisir. J’ai l’impression qu’ils passent tous un moment sympa, avec de belles histoires à raconter à l’arrivée. Et je suis sûr qu’ils vont faire la fête tous ensemble. J’ai hâte d’avoir un retour d’expérience pour en faire profiter les autres personnes du team !

Les 11 bateaux suivis à la Rochelle : 

DUO :  Jérôme Apolda et Stéphane Ayrault, Michel Darnaudguilhem et Christophe Bru, Pierre Grippon et Guillaume Pinta, Bertrand Daniels et Gérard Quenot

SOLO : Paolo Mangione, Jean-François Hamon, Philippe Triem, Maxime Paul, Philippe Gaudru, Jacques Rigalleau, Alex Ozon 

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