Les mots du bord 03/05
ERIC BASTARD ET ALEXANDRE CASTELNAU – L’ARCHE La Belle Porte
17.57 N x 48.10W
Jeudi 2 mai 2024
La dolce vita.
Il faut le reconnaître, les conditions de navigation sont absolument exceptionnelles.
Imaginez un décor de vagues formées mais avec une fréquence suffisante pour nous faire prendre de grands surfs, entre 15 et 25 noeuds de vent établis, grand soleil (entre les grains) et un bateau qui glisse sur son rail des heures durant. Nous passons également de belles nuits étoilées à méditer affalés dans le pouf.
C’est dans ce contexte, libérés des contingences techniques que nous naviguons depuis 2/3 jours.
Le vent a légèrement pris de la gauche, nous permettant désormais d’être sous spi max, le beau logo de l’Arche la Belle Porte flotte désormais sur l’océan atlantique !
Nous passons une bonne partie du temps à barrer, le pilote ne nous permettant pas suffisamment de bénéficier des surfs très abattus. Le reste du temps nous nous protégeons de la chaleur, insoutenable entre 10h et 16h, et écoutons podcasts ou lisons des livres.
C’est décidé je m’arrête au beau milieu de l’Eneide, soit je ne suis absolument pas littéraire, soit cette œuvre est aussi magistrale que chiante.
Nous sommes dans un mouchoir de poche avec Vaincre la Mucoviscidose (copains d’Orlabay) et Oxygène (père de l’ancienne boss de Sybille chez PwC), deux autres JPK1010. Pas de gros écarts puisque la stratégie est d’aller tout droit plein VMG. Nous avons le sentiment d’être pas trop mal placés vs. Vaincre la Mucoviscidose car plus abattus… match intéressant à suivre. On leur doit 3h en compensé et Oxygène nous en doit 5.
Nous en profitons pour prendre une douche mémorable et délassante, entre deux retraits de sargasse coincées dans les safrans qui nous ralentissent.
Ah si, hier vers 19h, alors que nous rêvassions et profitions de l’air calme du soir, notre bôme s’est littéralement désolidarisée du mât. La bôme et le vide mulet sont fixés par 4 rivets qui ont tous sautés… branle bas de combat, nous voici affalant la grand-voile (mais gardant le spi en l’air, c’est la course quand même !) pour refiler la bôme à poste. 1h30 après c’était chose faite, toujours à 7 noeuds de moyenne, et nous revoici dans le match.
Autant vous dire qu’on s’est fait peur qu’on n’a pas très bien dormi après, mais le bateau est reparti comme neuf ! Les montagnes russes vous dis-je !
Grand tout droit sous le soleil, arrivée désormais dans moins d’une semaine, encore un peu de route mais heureux du chemin parcouru jusque là !
Pas peu fier enfin d’être devenu aussi écolo qu’Hidalgo cette nuit, où un gros poisson volant a atterri toujours aussi intelligemment dans le cockpit; j’ai réussi in extremis à le rejeter à l’eau, premier sauvetage de la traversée.
Côté concurrence, la pression monte à l’avant de la course. Les Figaro 2 (copains Terre d’Enfants) se tirent la bourre dans une option nord tandis que les plus petits ratings évitent comme nous le front occlus. Régis Vian semble mener sa barque pour une pôle position compensée.
Notre copain Bertrand Fourmond sur team Pouss’one a réparé un souci de puissance électrique à bord, le mettant de nouveau dans la course c’est une heureuse nouvelle.
Enfin nous scrutons l’horizon mais toujours pas de baleine en vue. Nos voisins ont croisé hier un cachalot, donc on devrait en voir !
Continuez à nous soutenir, à soutenir l’Arche la Belle Porte (et hop placement produit !), et à nous souhaiter une arrivée sereine et heureuse.
BRICE TAILLIANDIER ET JACQUES AMEDEO – Solidarité Paysans
Des grains, des grains et encore des grains…
Si je tenais celui qui a inventé le concept du grain..
Qu’est-ce qu’un grain ? Et bien il faut s’imaginer sous un flux de vent portant d’environ 15 noeuds à 150 degrés de vent sous grand spi… L’idéal !
Et bien là quelqu’un, on ne sait pas qui, vient te mettre un nuage (un grain) avec une bascule de vent de 30 degrés et surtout 25 à 28 noeuds de vent… Moralité tu affales le grand spi pour mettre un plus petit, tu reprends ta route et une fois fait… paf un deuxième grain dans le sens inverse… Mais ce n’est pas tout car une fois le deuxième grain passé et que tout est revenu normal et que tu as hissé de nouveau le grand spi et bien… paf un autre grain arrive et rebelote..
Voilà pourquoi nous les marins, nous n’aimons pas les grains qui viennent te pourrir ta journée qui semblait idéale au début…
Bonne soirée
Jacques et Brice
ALEXANDRE BONDONNEAU ET REMY HURDIEL – Sleep Sailing Lab
Salut à tous,
Pour nous, tout va bien, petite brise de 15 nœuds, pas trop forte et bien régulière, ça nous change et on n’a pas grand chose à faire. Limite on s’ennuie un peu, u coup on a pris un goûter à 16 heures pour s’occuper !!
J’en profite pour lire les belles lettres et messages reçus de ma famille et amis avant de partir et pour lire des livres. Il fait toujours aussi chaud, j’ai pris une douche en milieu d’après midi pour me rafraichir. On navigue au milieu des bancs de sargasses qui viennent se bloquer dans la quille, les safrans et l’hydrogénérateur.
Première trace de pollution et on a trouvé sur les champs d’algues qui flottent d’environ 100 m² pour certains des cannettes de plastiques, de bouchons et autres détritus… Pas cool et c’est la première fois qu’on voit des déchets en mer depuis le début de la transat.
oO essaie de slalomer entre les bancs d’algues pour les éviter et on utilise régulièrement notre perche pour décoincer celles qui se glissent dans les safrans.
Bonne soirée
AMAURY DUMORTIER & GEOFFREY THIRIEZ – Terre d’enfants
J18 Jeudi 2 Mai
Nous avons passé la première partie de nuit à négocier un gros banc de sargasses qui apparaissait sur l’image satellite qui référence les sargasses au niveau des Caraïbes. Le banc aussi gros que la Martinique n’était pas vraiment favorable à négocier ni bâbord amure, ni tribord amures. Compte-tenu de la rotation du vent à ce moment-là avec un alizé au 70, nous choisissons d’empanner et de la passer tribord amure, au risque de perdre un peu d’avance sur Blue Sky.
Au petit matin nous empannons à nouveau pour passer bâbord amure. Peut-être le dernier empannage de la transatlantique. Le vent fraichit vers 25 noeuds et nous permet un peu de glisse en cette matinée. C’est bon la brise !
JEAN FRANCOIS HAMON – Aster
Bonsoir à tous. Quelques news du bord de FESTA POUR ASTER
C’est quasi de la régate au contact pour les quatre premiers solitaires.
Il faut faire avancer le bateau au maximum bien faire attention aux algues car il en a beaucoup par période, ce n’est pas facile la nuit.
On est sous la barre des 600 milles rien n’est encore fait, mais les choses se précisent quand même ! Il ne faut rien lâcher, tant que la ligne n’est pas passée, rien n’est fait !
Aujourd’hui, le vent a été à peu près régulier. Il a fait très beau même très chaud. Difficile de barrer dans ces conditions longtemps. Heureusement aujourd’hui nous avons des super pilotes qui barrent parfois mieux que nous.
Les nuits sont longues et pas très éclairée. ça c’est moins drôle, mais entre les réglages, un peu de barre les siestes, les fichiers, ça occupe quand même.
Autrement, R.A.S., à bord de FESTA POUR ASTER. J’attends le relevé de 19 heures !
Bonne soirée à tous
JF
CHRISTINE MORA ET DIDIER VERNHET – Un palier deux toit
Après une course très déconnectée, ce qui n’est pas pour nous déplaire, nous croisons enfin un concurrent, et quel concurrent : Hathor les Emplaqués, un collègue d’entraînement de la Massilia Sailing Academy de Marseille. Trop forts les MSA !
Depuis Madère 2 bateaux de pêche la nuit à l’AIS et ces derniers jours 2 gros tankers suivis au loin.
Seuls dans l’immensité. Livrés à nos réglages, météo, routages, plantages et rêveries.
Cette nuit un voilier sous spi à notre bâbord, jusqu’au lèver du soleil.
La veille est plus attentive, la flotte se resserre, un petit goût de Martinique se fait pressentir.
L’air est chaud. Les sargasses plus sournoises se voient moins en surface mais sont bien là, coincés dans les safrans. Didier le percheman s’en est fait une spécialité. De mon côté j’ai essayé un nouveau jouet, la corde à nœuds… Rien ne vaut un bon départ au tas finalement ! Ce dernier était bienvenu mais pas forcément voulu.

LUDOVIC GERARD – Pure océan
Vendredi 3 mai matin – Solenn for Pure ocean
Les journées s’enchainent à bord, à 3 jours de l’arrivée, à la fois pareilles les unes aux autres mais si différentes aussi.
Pareilles car une espece de routine s’est installée avec les activités alimentaires, météo, routage, navigation, posreports, sommeils … un peu comme dans un tunnel dont la sortie sera dimanche soir pour Solenn et moi. fonctionnement un peu en mode zombie, notion du temps un peu floue…
Mais différentes aussi et bien sur : la météo, les grains viennent perturber toute cette routine. il faut constamment s’adapter, antciper au mieux pour continuer d’avancer avec la meilleure configuration, vitesse.
Le tout en luttant contre une certaine lassitude et évidemment fatigue qui tend procrastiner certaines decisions de manoeuvres par exemple.
course de vitesse pour arriver, mais en ai je vraiment envie ? cette course aura été tellement intense et prenante , mes différents pépins techniques m’ont bien occupés et du coup pas vraiment eu le temps pour méditer face à la mer, aux éléments autrement que par courts moments. cela va me manquera mais c’est ainsi, je n’avais qu’à partir en croisière plutot !
bon j’y retourne : encore un grain comme la nuit derniere qui va durer 4h avec un shift refusant du vent de 50°…. grrrrr affaler le spi, envoyer le génois pour rester sur la route, tester si ça passe sous code zero ou pas en attendant le retour au synoptique. incroyables ces shifts de vent sur des durées si longues.
ludovic
SOLENN FOR PURE OCEAN
JEROME APOLDA & STEPHANE AYRAULT – Echo mer
Bonjour à tous,
1 000 miles, c’est la distance qu’il reste à courir jusqu’à l’arrivée à Fort de France, sur les 3 800 milles du parcours !
1 000 miles, c’est un beau terrain de jeu pour gagner des places… Il y aura des opportunités !
1 000 miles, c’est la distance au but de Fastlane, et cette distance au but est notre principal moyen de se positionner au sein de la flotte. Nous recevons en mer la position de tous les bateaux toutes les 4 heures que nous reportons sur la carte. C’est suffisant pour suivre la progression des adversaires. Le classement final en temps compensé est calculé à partir des temps de parcours multipliés par le rating de chaque bateau.
Notre stratégie de plonger Sud après un waypoint fictif « Alizes » aux 1 000 miles eu un certain succès avec 4 concurrents dépassés jusqu’à hier… ou tout s’inverse… plantés dans un trou sans vent entre 13h et 19h TU, Fastlane_Echo-Mer voit tous ses efforts anéantis car ses concurrents sont épargnes par cette molle : trou sans vent, zone entre nuages et grains, les conditions sont plus propices à la baignade !
Alors empannage et cap au 285° pour se rapprocher de l’orthodromie et… de nos concurrents pour un duel plus épique. Chose faite il s’agit désormais de régler en permanence voiles et équilibre de coque pour être le plus rapide sur l’eau. Challenge accru pour Fastlane privé de sa girouette anémomètre, c’est un point d’orgueil d’y parvenir malgré tout !!!
Alors DareDare-Neuf de Cœur, Loubri-Table Ronde, Pecab-Loire Odyssée, Simone-Explore…, on ne vous lâchera pas pour le classement duo, et PhuCam-Un sourire d’enfant, Kurun-Epad Sainte Bernadette, Vaiana-des Pieds et des Mains pour le classement overall avec les solos !
À très vite !
Jérôme et Stéphane
AMAURY DUMORTIER & GEOFFREY THIRIEZ – Terre d’enfants sur l’Atlantique

REGIS VIAN – CMG-EJ pour école Jules Verne
Le moins mauvais des compromis, c’est donc ça se reposer sur son meilleur ami ? Décidément, la navigation bouleverse bien des certitudes.
BRICE TAILLANDIER ET JACQUES AMEDEO – Solidarité Paysans
J’ai demandé à la lune …
Je lui ai montré mes brulures mais la Lune s’est moqué de moi. Les journées sont chaudes à bord de Solidarité Paysans. Mais le soir, avec sa fraicheur, nous amène ses soulagements.
D’abord un ciel étoilé de mille étincelles. Ces étoiles que nous retrouvons comme en un RDV que nous ne voudrions en rien manquer. Puis la Lune vient balayer ces poussières étincelantes pour s’installer avec son éclairage blafard mais qui sait nous rassurer. Cette Lune fidèle satellite de notre bonne vielle terre, nous accompagne depuis le début de notre traversée. Quelle chance pour le navigateur de voir ainsi cette présence silencieuse et constante. Le vent nous pousse vers La Martinique, il nous tarde d’y arriver mais nous sommes bien à bord. Nous pensons à tous nos amis terriens ou marins restés à terre.
À bientôt
Jacques et Brice
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