— 29. 04. 2024
— 29. 04. 2024

Les mots du bord du 29/04

LUDOVIC GERARD – Solenn for Pure Ocean

Grains ? vous avez dit grains ?

J’avais plutot été épargné jusqu’à présent, ne subissant que des grains pas trop violents. Voilà c’était mon tour et ma fête aujourd’hui.

Alors que tout filait bien sous code zero et GV 1 ris, avec 20-24 nds de vent de Sud Est, je vois un enooooorrrrmme grain se préparer et arriver sur zone. j’enfile le short étanche et le smock et le voilà sur nous.

Grosse bascule de vent au 180/200, un bon 25-28 nds bien établi, mais ça passe, j’accompagne la rotation et fait route au 280-300 pendant le grain, qui dure plus longtemps qu’attendu. Level One done.

Puis soleil à nouveau mais je guette car il y a toujours des nuages partout dont visiblement le petit frère du premier grain.
Je descends commencer à déjeuner et n’ai pas avalé la moitié de ma salade que le petit frère, bien énervé, envoie une bascule de vent au
sud et 32 nds bien tapés.
Le bateau part immédiatement au lof, je prends la barre et mettrai 10 minutes à le mettre au vent arrière en fuite. Pointes régulières à 17-18 nds… humhum que faire ? allez, je commence à envoyer le génois, et c’est à ce moment que le code zero s’enroule 4 fois autour de l’étai et du génois… je me vois mal parti…. en barrant fausse panne, j’arrive à lui faire defaire ses tours, et ni une ni deux, je finis de hisser le génois et roule puis affale le code zero.  Level Two done.

fin de déjeuner quand meme, et dix minutes à peine, voici le 3eme grain (la photo en pj). Cette fois ci je suis toujours sous GV et génois, ça se gère « tranquille » malgré les 32-25 nds de vent qui ont encore une fois tourné sinon ce n’est pas drole..  Level Three done.

pas clair s’il y a encore des frerots à venir pour l’apres midi…. je guette !

il parait qu’on va vers du petit temps sinon…

PHILIPPE TRIEM – Pour un sourire d’enfant

Journée du 28
Un peu avant l’aurore une alarme retentit, celle des sous marins quand on appuie sur le gros bouton rouge,je suis sûr ça vous parle, elle signifie que le vent a tourné de plus de 25 degrés, c’était prévu, c’est arrivé. Cela fait 3 jours que je navigue avec la même voile, mon grand spi bleu  qui a si bien rempli son office.
Le vent a pris de la droite et il faut gréer un spi asymétrique pour garder la même trajectoire et être plus près du vent . Cela me prendra deux fois plus de temps, que d’habitude. Ma lucidité est entamée et je vérifie 3 fois chaque action, le pire étant une manœuvre qui se passe mal.
Ça y est après 45 minutes je suis sous A5 je remonte à 120 degrés du vent dans 20  noeuds. Épuisé par cette manœuvre anodine, je laisse tout en plan et vais me coucher.
2 heures plus tard ça va mieux, je recharge mes batteries, pas celles au lithium, flocons d’avoine aux fruits, banane séchée et nescafé….Aaah … le kif!
Pris de paresse, je repousse le rangement du Bronx à après la météo et les routages. Tout cela terminé, ce sera la douche,  c’est à dire seau d’eau de mer, et savonnette de mer…
Il ne me restera plus qu’à rédiger mon post quotidien de journal de bord… je vous épargne également le réglage en continu du bateau qui tient de bonne vitesse depuis 36 heures.
Hier,Pascale de Pour un Sourire d’Enfant(PSE) l’association que je soutiens et qui , je l’espère à pu collecter autant de repas que de miles parcouru ou plus, m’a transmis les encouragements de Tanguy le Turquais, jeune marin émérite qui a brillé par sa persévérance sur la Jacques Vabre et qui prépare le Vendée Globe… et bien ça m’a fait plaisir …
Bientôt il va falloir faire des choix pour passer la molle et quelques dizaines de miles d écart maintenant vont se transformer en jours  à l’arrivée, il y a ceux qui vont passer tout droit et ceux qui vont devoir faire le tour de la paroisse …
Aléa jacta est.

PIERRE-HENRI ALMARIC ET BRUNO SALLE DE CHOU – L’envol

Papa Au Rhum – histoire d’une remontada – de la 30e à la 16e place. 
      Quelques miles après le départ, Papa Au Rhum prend sa première décision / option dans cette longue course au large. Ils entrevoient une route qui passe au Sud de Belle-Ile. Ils sont 5 concurrents (en double) à prendre cette option.
Papa Au Rhum pointe 34e (TR) lorsque qu’il dépasse Port Maria.
      Après Belle-Ile, les deux parties de la flotte se rapprochent de la route directe, mais l’option de Papa Au Rhum les amène à rester très au sud. Au moment de cette « jonction » Papa Au Rhum a déjà gratté quelques places et se retrouve 28e (TR). Ils se mettent dans le rythme, ils vont bien.
      Golf de Gascogne : l’option initiale de Papa Au Rhum le contraint à rester très au Sud – il a d’ailleurs la trajectoire la plus Sud de toute la flotte duo pendant toute la traversée du Golfe de Gascogne. L’option ne semble ni bonne, ni mauvaise. Papa Au Rhum arrive 24e (TR) au Cap Finisterre. Au délà de la trajectoire, c’est surtout la prudence des skippers PH et Bruno qui a « muselé » Papa Au Rhum. Ils ont navigué avec 2 ris dans la GV et seul leur tourmentin à l’avant. Ils savent qu’à ce stade de la course, le classement importe peu, mais une avarie plus ou moins sévère pourrait leur imposer une escale, voire un abandon.
      Du Cap Finisterre à Madère : après le passage du Cap Finisterre, c’est une nouvelle étape d’environ 700mn pour atteindre Madère. Les vents sont plutôt faibles et relativement instables, Bruno parle de « chasser les petits pets de loup qui vont un peu dans toutes les directions ». Mais ce qui domine pour Papa Au Rhum et le reste de la flotte pendant ces 5 jours ce sont des allures entre 40 et 90° du vent – idéal pour un code0, mais PH et Bruno n’en n’ont pas embarqué. C’était un choix assumé. Sur le coup, ils semblent le regretter un peu et le mettent sur la liste des courses pour l’édition suivante.
Leur route leur fera faire 750mn jusqu’à Madère et perdre quelques places (27e TR).
      Après Madère, la remontada.
Après Madère, le duo est surmotivé. PH et Bruno dans leurs communications avec leurs familles se disent reposés et partagent quelques photos de repas « frais » et plutôt bien travaillés ! C’est bon pour le moral.
Par ailleurs, les allures changent et c’est dorénavant plutôt dans le deuxième quart de la boussole que ça se passe (allures entre 120 et 160°) – idéal pour leur spi symétrique. PH et Bruno le connaissent bien, ils se sont bcp entrainés avec et sont très confiants sur leur capacité à le tenir et à le gérer. Ils peuvent enfin lâcher les chevaux et laisser Papa Au Rhum s’exprimer ! C’est avec la GV qu’ils gèrent les grains et surventes en prenant un ris et rehissant dès que possible.
Niveau trajectoire, leur route est plutôt Nord par rapport au reste de la flotte, mais pas d’extreme.
C’est un par un qu’ils vont chercher leurs « clients » et les « gratter » comme en baie de Quiberon. Ils font chauffer la piste !
Ils passent la nuit du 23 avril en long bord à bord avec Artic, bateau ami. A ce moment là, ils sont 28e et Artic 29e. Puis leurs routes se séparent au petit matin, Artic reste au Nord, Papa Au Rhum plonge vers le Sud.
24h plus tard Papa Au Rhum a déjà gagné 5 places (Artic est 31).
PH et Bruno ne lâchent rien et continuent à se battre pour chaque dixième de noeuds.
Doucement mais surement, ils gagnent place par place et se hissent jusqu’à la 16e place le 28 avril au matin en TR.
Cette nuit, ils finissent avec un filet dérivant dans la quille, qui stop net le bateau. Au bout d’une heure d’opération, ils repartent encore pleine balle.
      Ils sont les seuls à avoir eu une telle progression ! Evidemment, rien n’est joué et ils le savent ! Ils se battent sans relâche pour ne pas perdre de précieux milles jusqu’à la Martinique où le ti-punch se fait attendre …
En effet, il y a un peu d’enjeu ces trois prochains jours : beaucoup de concurrents sont positionnés sud-est par rapport à Papa Au Rhum. Ils sont donc derrière eux en temps réel car plus éloignés du but. Il ne faudrait pas qu’ils chopent un meilleur vent que Papa Au Rhum… trépidant, non ?

REMY HURDIEL & ALEXANDRE BONBONNEAU – Sleep sailing lab

salut

Désolé, les derniers jours ont été intenses en occupation, réparation et entretien du bateau.

Diner et apéro de samedi soir en terrasse après notre journée dans les coffres arrière, ça fait du bien de remettre le nez dehors.

ci joint la trappe par laquelle j’ai du passer et Rémy aussi pour réparer, c’est vraiment pas gan et confortable dans les vagues et le houle.

heureusement, le vent est très stable et on a réussi à être a deux dans nos caissons sans s’occuper du bateau qui avançait tout seul sous spi à 9  nœuds sur l’eau.

On a réglé nos alarmes afin d ‘être prévenu si l’ais capte un autre bateau à coté, en espérant qu’il ait bien allumé son système de détection, ce qui est normalement obligatoire…

sur la photo de devant, en alignant l’horizon, ça permet de voir la gite du bateau, depuis on a encore pris 15 degrés et ce matin, on est vraiment à 45 degrés de gite toute le temps

faut faire gaffe de ne pas tomber car ça glisse avec humidité sur les planchers du bateau

Hier, on a discuté une heure en vhf avec le seul bateau à voile de la course à coté de nous Ishsha l’arche, super sympa et les skippers sont des potes et témoins de mariage de copains. amusant car dans leur whatshap, ces potes les informent que je fais la course avec Rémy…donc moment de partage très chaleureux car on ne se parle que à deux depuis 2 semaines hormis quelques appels tels ou vhf. ils naviguent pour l’arche et on l’air vraiment cools.

amusant de discuter comme ça avec des gars que tu ne connais pas, à part qu’ils sont dans la même galère que nous et que tu sais que tu verras en vrai à l’arrivée…

on essaie d’être hyper ordonné sur le bateau (à part Rémy qui a du mal à ranger son bordel dans sa cabine..), les bouts et malgré cela on vit qu’il y en a encore partout!!

ci joint un cargo croisé hier matin, c’est fou car avec la houle il monte et descend et par moment, on ne le voit plus dans les vagues alors qu’il faut 30 m de haut. Faut bien les surveiller surtout qu’il y a très peu donc on ne fait plus attention.

Heureusement, on les repère à l’ais 30 minutes avant de les croiser en moyenne et on a règlé une alarme forte dans le bateau quand un autre bateau entre dans le paramètre de sécurité qu’on a défini. actuellement, on a réglé sur 5 nautique soit environ 8/9 kms de sécurité ce qui laisse le temps de réagir

GEOFFREY THIRIEZ ET AMAURY DUMORTIER – Terres d’enfants

Aujourd’hui cela fait 2 semaines que nous sommes en mer. Le duo se porte bien et n’est pas trop mal mené fasse à la relative promiscuité. Une journée type ça ressemble à des quarts qui s’enchaînent jusqu’au  début de matinée, en général petit déjeuner chacun de son côté pendant l’un des derniers quarts de la nuit. Même si les quarts ne sont pas à proprement en place durant la ournée, il y a toujours l’un de nous deux dédié au bateau: réglages de voiles, de l’allure, veille des éventuels autres navires, veille des grains. Environ toutes les 4 heures on télécharge des fichiers météo sur 2-3 modèles et on route. Aussi toutes les 4heures on reçoit les fichiers positions, l’occasion de voir si on prend de l’avance ou du retard. Déjeuner de midi ensemble. Souvent une sieste en fin de matinée et ou début d’après-midi.  On a pas mal barré aussi même si le pilote automatique nous a beaucoup aidé et fait souvent un très bon job. Passage de canne à algues qui pendant quelques jours après Madère était devenu un part time job. À présent moins d’algues mais on s’attend à leur retour d’ici peu. Le diner ensemble avant de commencer le premier quart à la tombée du soleil pour environ 5 quarts de 1 heure par personne. Nous réalisons la plupart des manœuvres importantes à deux, en particulier envoi/affalage spi, empannage spi. Pour les manœuvres plus simples, comme prendre un ris, on gère sans déranger l’autre.
Nous avons commencé la nuit dernière sous notre grand spi de tête puis au premier quart changement pour S2 puis 10min plus tard changement pour A5 (spi asymétrique au capelage). Le vent commence à tourner. Fini les surfs cette nuit, le voiler sur la tranche avec un angle assez fermé plusieurs grains nous ont pris sans que l’on puisse les éviter.  Au petit matin nous passons sous solent en vent de travers.

LUDOVIC GERARD – Solenn for Pure Ocean

Très belle journée ici, toujours de visu avec Jean-François (Festa) depuis 48h ! On va bientôt échanger des recettes de cuisine :-).
Ça fait du bien après une deuxième partie de nuit pénible avec une ligne de grains qui a duré 3h et à laquelle nous n’avons pu échapper.

Sinon un avantage du solitaire (j’étais plutôt duo jusqu’ici) : tu peux écouter la musique que tu veux, sans risque que ton équipier publie ta playlist sur internet pour te mettre la honte ahahaha et chanter à tue tête. Ça ne dérange personne, même pas les dauphins qui viennent jouer avec le bateau ni les exocets qui atterrissent sur le pont ! Vous l’aurez compris, grosse séquence rangement, ménage, inventaire etc le tout en musique « has been » à bord…. chuuutttt ne le répétez pas à mes enfants !

On attaque la dernière semaine…. déjà … ça passe trop vite !

Ludovic

PHILIPPE TRIEM – Pour un sourire d’enfant

Journée du 29

Cette nuit j’ai changé de robe, j’ai  quitté mon code 0 pour mon foc, vers minuit.

Cendrillon n’est pas loin. Je rêve de nuage- grenouille tirant mon carrosse-bateau loin du pays de l’empetolation où règne sans partage  la reine Pétole et le roi Molle.

Il est possible que la phase de distribution des cartes soit arrivée et que ceux ayant joué à gauche soient récompensés en jours des miles investis. L’avenir le dira. À bord de PSE tout va bien, on écoute du Jazz et j’ai des discussions nourries avec les polonais cachés dans le cockpit, comme je vous le disais tout va bien.

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