— 22. 03. 2024
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Yves Normand – “Terres de marins, terres d’aventure”, bienvenue à La Trinité-sur-Mer avec son maire.

Maire de la trinité – Yves Normand

À un mois du départ de la deuxième édition de la Cap-Martinique, dont le départ sera donné à La Trinité-sur-Mer le 14 avril prochain, nous avons rencontré monsieur Yves Normand, maire de La Trinité-sur-Mer. Il évoque avec nous son amour de son territoire : ses paysages, ses histoires, son identité, la place de la voile dans son éco-système et la relation fraternelle avec la Martinique. Et si sa réputation de l’une des plus belles baies du monde et d’un port de référence dans la course au large, notre transat unique et engagée est à ce jour la seule course transatlantique au départ de la cité trinitaine ! Une fierté.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter brièvement ? 

Je m’appelle Yves Normand, je suis originaire de Lorient. J’ai fait mes études de droit à Nantes dans un premier temps, puis à Paris ensuite. Je suis juriste de formation.

Depuis combien de temps êtes-vous maire de La Trinité-sur-Mer ?

J’ai été maire pour un premier mandat de 2008 à 2014, puis conseiller municipal de 2014 à 2020 et de nouveau maire en 2020. Je suis aussi vice-président de l’intercommunalité qui regroupe 24 communes sur le territoire, appelée Auray Quiberon Terre Atlantique. Cette intercommunalité est également partenaire de la Cap-Martinique. En tant que vice-président, je suis délégué à l’attractivité, au tourisme et à l’événementiel.

Pouvez-vous partager une anecdote ou une histoire intéressante sur la Trinité-sur-Mer ? 

Ah ! J’ai plusieurs souvenirs mémorables qui sont plus ou moins intéressants. J’ai un souvenir qui est aussi une anecdote. Vous savez, ici comme en Martinique, il y a des marées; la mer descend et monte. J’avais rencontré des personnes qui avaient visité un bien en bord de mer lorsque la mer était haute. Ils avaient trouvé ça charmant, parfait. Et lorsqu’ils sont revenus pour signer le protocole, la mer était basse et les personnes étaient tout à fait troublées. On ne sait pas s’ils ont renoncé à l’achat, mais on m’a rapporté qu’ils ont trouvé ça totalement incongru que l’on puisse visiter un bien avec de l’eau et un bien sans eau ! C’est une anecdote, mais qui n’est pas totalement invraisemblable. Beaucoup de gens venant visiter nos territoires sont un peu surpris de la météo, du rôle des marées, par tout ce que certains n’ont jamais l’habitude de voir. C’est le cas des enfants. Beaucoup d’enfants qui viennent en vacances ici et qui n’ont jamais vu la mer sont très étonnés. C’est ce qui fait le charme de notre territoire !

En quoi la voile est-elle un sport important pour votre ville ? 

Alors, c’est devenu un sport, mais c’était une pratique professionnelle. Il ne faut jamais oublier que la voile, pendant longtemps, a été le seul moyen de propulsion et nous sommes une terre de marins, comme la Martinique. C’est aussi ce qui est intéressant dans notre “partenariat” sur cette transatlantique : terres de marins, terres d’aventure. Les Bretons retrouvent des Bretons, et notamment des Trinitains, dans beaucoup d’endroits du monde, comme on trouve des Martiniquais dans beaucoup d’endroits du monde. Je pense que nous avons des identités qui ont des points communs. Je trouve bien qu’il y ait un point de ralliement entre nos deux traditions maritimes qui ont contribué à ce qui était un outil de travail pendant des siècles, soit devenu un sport pratiqué par le plus grand nombre. La Trinité-sur-Mer est une référence de la voile pour beaucoup de raisons, car c’est un port au fond de cette baie magnifique, la baie de Quiberon, qui est selon beaucoup de marins, l’un des plus beaux plans d’eau du monde. C’est d’ailleurs l’un des points communs de notre territoire avec la Martinique : la baie de Quiberon et la baie de Fort-de-France font partie du club des plus belles baies du monde. 

Le petit port de La Trinité-sur-Mer, dont je suis le Président au niveau du Morbihan, était un port de pêche et de commerce, et est devenu assez naturellement un port de plaisance. J’insiste sur le sport, car quand on parle de voile, on a l’habitude d’associer la voile aux champions, aux grands noms qui ont fait l’histoire de la voile, mais heureusement, il n’y a pas que des champions, il y a des gens comme vous et moi qui pratiquons la voile en amateur, en touriste. Et c’est un sport qui est extrêmement accueillant, qui peut se pratiquer à tout âge, et La Trinité-sur-Mer offre cette possibilité-là, pour permettre à tout le monde de profiter de la mer !

Je crois que c’est la même chose en Martinique où il y a une fréquentation de plus en plus importante de la pratique de la voile. Donc, oui, c’est un sport important, mais pas seulement, c’est aussi une activité multigénérationnelle, qui est très éducative. Quand on est sur un bateau, on prend tout de suite conscience qu’on n’est pas le plus fort, que les éléments dominent. Il faut apprendre à gérer les éléments, c’est comme en montagne, c’est comme dans tous les sports qui nous mettent en contact avec les éléments. Donc, c’est éducatif et notamment une traversée de l’Atlantique, comme la Cap-Martinique.

Pour vous, quels sont les faits qui démontrent que la ville de La Trinité-sur-Mer est une ville de course au large ?

La Trinité a été le port d’attache de célébrités, et c’est encore le cas aujourd’hui. Le grand vainqueur du dernier tour du monde en solitaire en multicoque est un Trinitain (Charles Caudrelier) ! Le trimaran Actual est basé à La Trinité-sur-Mer. On pourrait multiplier les exemples, mais il me semble que la démonstration est assez simple à faire ! Les 2 premiers gagnants de la dernière Solitaire du Figaro sont également membres de la SNT.

En quoi la Cap-Martinique contribue-t-elle à l’identité et au charme de La Trinité-sur-Mer ?

Il faut bien souligner que contrairement à ce qu’on pourrait penser, la Cap-Martinique est la première transatlantique qui part de La Trinité-sur-Mer. C’est une première et c’est pourquoi on a accueilli cette transatlantique à bras ouverts et qu’on est prêts à soutenir les prochaines éditions bien sûr ! 

Qu’est-ce qui rend selon vous la communauté de la Cap-Martinique unique et dynamique ?

Il y a beaucoup de facteurs bien sûr. D’abord c’est multigénérationnel, ce n’est pas réservé à une élite, même s’il ne faut pas être débutant pour faire une transatlantique. Mais les équipages sont composés de très jeunes gens et de plus anciens. Il y a aussi des équipages familiaux et c’est évidemment une caractéristique très importante parce que je pense que cela se fait rarement ou alors, pas en compétition. C’est une première composante qui fait l’intérêt de la course ! 

La deuxième composante, la régate invite des associations qui sont à vocations multiples. Tous les bateaux portent les couleurs d’une association, ce qui est une caractéristique majeure et tout à fait dans l’air du temps. On peut le voir sur d’autres courses ici ou là, où des causes sont défendues mais là tous les participants y sont contraints, c’est dans le cahier des charges. Il y a deux ans, des enfants du territoire ont bâti une sorte de totem pour défendre la cause d’enfants malades et ils ont transmis le témoin à l’arrivée en Martinique. Je trouve que ce sont des gestes confortant la relation de nos deux ports de La Trinité-sur-Mer et Fort-de-France. Ce sont de jolis messages, ça remplace les bouteilles à la mer  ! 

 

En quoi l’accueil de cette course est un atout pour votre ville ? 

Ce qu’on peut souligner, c’est de faire connaître la destination Martinique. J’exagère un peu car elle est connue, notamment à La Trinité-sur-Mer, car il y a beaucoup de résidents qui vont passer des vacances en Martinique. Ce que l’on souhaiterait aussi, c’est qu’il y ait une réciprocité martiniquaise à venir apprécier notre pays. Ce n’est pas la même température, mais notre territoire a beaucoup d’atouts. Nous avons aussi des traditions à partager : des traditions culinaires, des costumes traditionnels… et la Martinique a aussi des traditions fortes. Je pense que ces mélanges sont intéressants. Nous avons même des noms de villes communs.

Cette course est aussi une invitation à la réciprocité. Que la transatlantique d’aujourd’hui continue de développer cette réciprocité pour que nous puissions accueillir nos amis martiniquais.

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