— 24. 04. 2024
— 24. 04. 2024

Les mots du bord du 24/04/2024

MARC WILLIAME ET ANTOINE JEU – Fédération Française des Diabétiques

Cherche Alizé en bon état avec flux régulier sans nuage. Prix à convenir. Curieux s’abstenir.

Aujourd’hui, c’est temps gris pluvieux. Sous spi, ça déboule, ça tartine, ça avoine…

Bises à tous.

JEROME APOLDA ET STEPHANE AYRAULT– Echo Mer

Bonjour à tous,

Belle journée de navigation avec enfin du vent plus soutenu. Le soleil nous a réchauffés après une nuit passée à régler au plus fin les écoutes et à barrer en permanence pour se déhaler de cette zone de molle dans laquelle nous avons butté hier. Notre écart sur les leaders fait l’élastique aussi nous nous accrochons avec une mer agitée difficile à négocier car les vagues sont plus importantes dû au vent.

La petite dépression sur notre trajectoire se confirme. La stratégie est de jouer avec l’enroulement du vent de sa partie nord car il n’y aura pas d’alizés au sud… Empannage prévu en fin de journée pour aller chercher la courbure de la dépression en tribord.

Décidément ce sont les grandes migrations ! Une hirondelle se repose sur le hale-bas de bôme et suit attentivement les réglages de voile… Finalement nous voyons plus d’oiseaux que de poissons sinon quelques poissons volants au vol incertain.

Le calcul du Bilan Carbone de notre aventure sera possible à l’arrivée notamment pour son poste des déchets ! Parmi les obligations ménagères les poubelles sont sorties, bien entendu nous promènerons le chien plus tard. Notre plan déchets comprend la conservation et le tri de tous les emballages car nous ne rejetons rien en mer !

A très vite,

Jérôme et Stéphane

GEOFFREY THIRIEZ ET AMAURY DUMORTIER – Terres d’enfants

ERIC BASTARD ET ALEXANDRE CASTELNAU – L’arche la belle porte

La côte de Madère disparait à l’horizon. Ça y est c’est le grand saut, un océan nous sépare de notre objectif. Le fait d’y penser donne quelques frissons. Une nouvelle étape de la course s’ouvre devant nous et nous fait repenser aux huit derniers jours qui viennent de s’écouler avec leur lot d’aventures. Ishsha remonte le temps et fait le point sur cette première partie de la course.

Mercredi 17 avril, 15h…

Ça y est la nuit de baston est passée. Nous avons essuyé comme annoncé des grains jusqu’à 40 noeuds et une mer très formée de 4m. Nous avions pris 2 ris dans la GV et pour autant faisions des surfs jusqu’à 13 noeuds. Peu de sommeil que l’on récupère désormais, tout comme la nourriture qui n’était pas suffisante jusqu’alors ou alors rendu à la faune sous-marine.

Nous sommes également sous le choc après le tragique accident d’un de nos skippers Orlabay, Philippe Benoiton. Cela nous pousse à être encore plus prudents dans nos manœuvres, et à être constamment attachés. Les corps, les esprits et le bateau ont été soumis à rude épreuve. Nous faisons désormais route vers Madère avec une petite brise de 30 noeuds. La mer est encore assez formée mais ça se calme peu à peu, nous attendons 20 noeuds dans la soirée. Quand le temps se calmera nous pourrons réparer les petits dégâts à bord.

Jeudi 18 avril, 10h30…

Ca y est, nous touchons du vent plus calme ça repose les esprits. De nouveau sous grand spi (on était sur spi de capelage les dernières nuits) et nous n’avons plus de ris dans la GV. Les derniers jours nous avons pu expérimenter des surfs sous spi dans les grandes vagues
du largue, le record de vitesse était 17 nds, encore à battre. Nous avons retiré ce matin les bottes et les bas de ciré que nous n’avions pas enlevés depuis la première nuit. Soupir de plaisir. Nous avons vu quelques dauphins, plutôt au début de la course dans le golfe de Gascogne, désormais nous avons des poissons volants qui se posent, et meurent… sur notre pont. On a également un petit oiseau qui s’est posé, bien en vie pour le coup et nous regarde au calme.

Vendredi 19 avril, minuit…

Ça y est, il fait un peu plus beau la journée ! Nous avons troqué les gros cirés, les bottes et chaussettes étanches pour les crocs et la crème solaire. Juste la journée pour l’instant, ça continue à cailler la nuit… Nous avons enfin quitté cette zone de molle et avançons dans un vent léger de 8/10 noeuds. Nous avons officiellement franchit la latitude de Gibraltar (36N) et pas un orque en vue ! Côté faune sauvage nous sommes gâtés : poissons volants se faisant hara-kiri sur le pont (qu’est-ce qu’ils sont …!), un petit oiseau (race non identifiée) qui s’est posé deux heures sur le pont, une hirondelle qui est littéralement venue dans le bateau et toujours des dauphins.

D’ici une trentaine d’heures nous arriverons sur Porto Santo. D’ici là nous aiguisons nos fichiers météo, pour mettre le cligno à l’ouest !

Journée du dimanche 22 avril…
La première et seule marque de parcours était donc de laisser l’île de Porto Santo à tribord. En fonction des stratégies de course, nous aurions pu la laisser très au large et continuer sur les Canaries ou au contraire passer au ras, option finalement privilégiée.

Nous gagnons l’archipel de Madère en fin de nuit vers 5am TU en avance de 2h30 sur le dernier routage. Pas de bol, la baie de Porto Santo ne sera ainsi qu’une vague ligne lumineuse au loin. De quoi profiter des petites accélérations de sites tout de même. Au regard des dévents et tampons de Funchal (île assez haute de Madère – et pour le coup très jolie le matin avec ses falaises !) nous devons éviter une zone d’une centaine de milles au sud de l’île ou vingtaine de milles au nord.

C’est donc au sud de Porto Santo mais au nord de Funchal (vous suivez ? 🙂 ) que nous faisons le plein de 4G, de fichiers météos, mais aussi de good vibes avec la découverte des messages de soutien et des différentes photos. Vous êtes absolument géniaux ! Nous savourons cette parenthèse connectée, ce sera la dernière avant l’arrivée aux Antilles. Téléphone avec familles et enfants, update de la 21e journée du top 14, une semaine qui peut bien commencer !

Dimanche 22 avril, minuit…

Pas de news ce soir, trop d’émotions avec les WhatsApp du jour ! Merci encore pour tout, nous allons continuer ouest au 270 toute la nuit.
Le moral est bon à bord d’Ishsha, super heureux des encouragements de Porto Santo.

Lundi 22 avril, 12h30…

La majorité de nos copains reprennent ce matin le bureau, les enfants parisiens leur cartables et le chemin de l’école… et l’Arche La Belle Porte entame la phase 2 de cette transat. Nous mettons donc le cap à l’ouest au 270, toujours tribord amure. Quelques dauphins nous
accompagnent pour voir s’éloigner Madère, le soleil commence à taper dans le spi, c’est (re) parti pour 2 semaines au large !

Voici également le lien vers le site de cette belle association pour laquelle nous courrons : L’ARCHE LA BELLE PORTE

BRICE TAILIANDIER ET JACQUES AMEDEO – Solidarité Paysans

Mais où sont les alizés…
L’organisation de la Cap-Martinique nous a vendu une course avec de longues glissades sous les alizés… Mais où sont-ils ! 😉 Depuis deux jours, nous devons enchaîner empannage sur empannage en fonction des oscillations de vent, qui restent capricieuses. La synchronisation des manœuvres est parfaite, ce qui nous permet d’envisager tous ces empannages avec sérénité. Le ciel est nuageux, mais nous regrettons l’alignement de cumulus et les couchers de soleil magiques qui accompagnent les alizés. Tout se passe bien à bord, nous profitons de tous ces moments qui restent merveilleux, et prenons conscience de la chance que nous avons : la mer est belle !

Bonne nuit à tous, Jacques et Brice

PHILIPPE TRIEM – Pour un sourire d’Enfant

Nuit du 23 au 24:
Je suis très fatigué, j’entends parler dans le bateau parfois.
Ne pas savoir où se trouve la flotte me stresse d’un coté et d’un autre j’aime l’idée de naviguer sans autre but, le syndrome Moitessier.
Il y a PSE et ces fonds récoltés pour payer des repas par la générosité des uns et des autres, je pense aux enfants, à ceux qui se démènent pour eux… j’avance à 7.1 nds parfois 5 nds. Il n’y a rien à faire, je suis à 160 deg du vent en tribord … je ne peux abattre plus et si je lofe je l’éloigne de la route directe , sans aucune info c’est insensé. »
Journée du 24
Les premiers grains …
Il fait gris et humide entre 22 et 27 nds de vent et des claques à 33, c’est le moment de tester les réparations du spi S3 et ça marche .
Ce sera une belle journée, d’eau tiède tombé du ciel qui s’éclate dans l’étrave, seul bémol la mer est formée et pas rangée ,le bateau fait des embardées, fatiguant in fine.
Funeste début de nuit, une rafale de 32 nds fait partir le bateau au lof et le beau spi gris se fend sur toute sa largeur comme un sourire de Joker… pas drôle.
Je serai économe du grand spi restant !
Après sa récupération j’ai dormi 4 heures d’affilée … ça fait du bien! »

PIERRE-HENRI AMALRIC ET BRUNO SALLE DE CHOU – L’envol

« Beaucoup de nouvelles ce matin. Une hirondelle des fenêtres s’est invitée à bord, elle a visité le carré, fait le tour du bateau, s’est posée ici et là. Nous lui avons offert quelques miettes de notre miche et un peu d’eau,  mais elle est repartie sans y toucher ni aucun cricri.
Les sargasses sont presentes depuis plusieurs jours, par petits bouquets ou petites nappes. Elles vienent se loger entre la coque et le safran sous le vent. Nous les delogeons a coup de canne a algues environ toutes les heures. Un paquet de sargasses bien coincé nous fait perdre 1n.
Il nous faut gerer la temperature. Au soleil c’est intenable. L’air est a 26 et l’eau a 19. Nous captons l’air frais de l’avant par le hublot et la canalisons vers l’arrière. Proches du sol nous restons en atmosphere tempérée.
Il nous reste plus de 60 fruits en pommes, oranges, pamplemousses cela nous fera nos salades quotidiennes pour les 12-13 jours de course restant.
Ce matin PH a présenté son analyse de la météo, la situation des concurrents et les options de route. Il utilise un fichier de vent GFS sur 3000km et 15 jours plus un zoom fin sur 2 jours. Il effectue des routages de nos concurrents proches ainsi que de tête. La vue d’ensemble pour nous tous du nord est le contournement par le nord de la dépression qui descend gentiment vers le sud. Au final, une option était de rester au nord, plus de vent mais plus 50mn et prenant 12j. La 2ème option est de plonger sud ouest, rejoignant le peloton, avec risque de vent plus faible mais plus courte et durant 11j. Apres des débats bien nourris, nous avons opté pour la 2. Il est aussi convenu que si on se plante c’est de sa faute et si on gagne, ma contribution aura été décisive.
Bruno »

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