Les mots du bord 18-19/04/2024
LUDOVIC GERARD – Solenn For Pure Ocean
Sur les navires de commerce, le noon report est celui qui traditionnellement rapporte à la terre les existants en consommables, situation du bateau, météo etc.
Me voici donc à 160 milles de Porto Santo, l’ile la plus au nord de l’archipel, que nous devons laisser à tribord avant d’attaquer la traversée elle même. C’est dommage de ne pas s’y arrêter car les iles sont belles et accueillantes, j’avais testé lors de ma première transat en 2024/2015, mais cette fois c’est direct non stop Martinique !
Après ce début de course difficile pour tous et hélas dramatique, le petit temps est plus que bienvenue pour souffler et effectuer les diverses réparations et contrôles à bord. L’analyse de la situation météo et son évolution sont majeures pour rallier Madère, rester dans le vent à 8-12 noeuds est important pour rattraper les copains devant, en évitant les trous d’air sans vent ou très faibles, qui ralentissent la progression.
J’ai réussi à trouver un bon compromis la nuit dernière pour me permettre de me faufiler silencieusement sur une mer plate, « champagne sailing » comme disent les anglais. Et ça continue aujourd’hui, avec un vent un peu plus régulier.
Après un petit déjeuner de guerrier, oeufs au plat+bacon, et café, j’ai fait un peu le point des vivres et j’arrive doucement à la fin du 1er sac qui était donc pas trop mal calibré. Petite erreur dans ma liste de courses : j’avais oublié de prendre des fetas pour faire des salades grecques à partir de la semaine prochaine. Il y a 2 ans avec Nicolas nous avions oublié les oeufs, cette année c’est la feta, tant pis j’improviserai !
Je pense avoir bien pris le rythme du sommeil, deux signes qui ne trompent pas : je m’endors quasiment immédiatement quand je vais m’allonger pour dormir, et je me réveille régulièrement juste avant la sirène du réveil, que ce soit pour des pauses de 20 minutes ou 1 heure.
Passage Porto Santo prévu samedi soir si la météo est conforme aux prévisions !
Et ça phosphore pour la traversée de l’Atlantique : ortho, nord ortho, sud ortho ? A suivre !
Ludovic / Solenn for Pure Ocean
BERTRAND FOURMOND – Alpha yess
Cette nuit, je dirais que la météo, mais surtout les prévisions de Christian Dumard était bien là et telles qu’annoncées. J’ai commencé par un vent dans les 30 à 35 noeuds avec une mer qui était bien placée dans mon sens pour faire une descente. Ensuite il a fallu s’attaquer aux rails des cargos avec une mer croisée, des vents jusqu’à 45 nœuds, un trafic un peu dense. C’était assez chaud mais « Georges » a super bien barré et on a passé ça à merveille avec des surfs puissants et longs, Pouss’1 était en transe.
Là, il est 5h du matin et en guise de déjeuner ça sera une soupe aux champignons. Ouais, il faut se réchauffer un peu quand même, la nuit a été fraîche ! Bertrand Fourmond
MARC WILLAME & ANTOINE JEU – ELMA Vivre avec le diabète
Bonjour à toutes et tous,
ALEXANDRE BONBONNEAU & REMY HURDIEL – Spleep Sailing Lab
Salut à tous.
Tout va bien à bord, ci joint quelques petites photos pour vous partager notre quotidien.
Avec Rémy, on a réalisé qu’en 10 jours ici et à La Trinité, on a multiplié par 3 le temps passé ensemble depuis qu’on se connait…
On pêche un peu par manque d’entrainement ensemble à deux en navigation mais heureusement tous les deux, on se débrouille bien.
Aujourd’hui, c’est pétole, on en a profité pour ranger un peu, se reposer et se laver un peu pour la première fois, avant ce n’était pas possible, même avec la meilleur volonté..
A bientôt et merci de nous soutenir à terre, cela fait chaud au cœur
Alex et Rémy
OSCAR & VICTOR GERIN – Planète Urgence
Lettre après 4 jours de course
Déjà 4 jours en mer pour le bateau Planète Urgence 😉
Départ magnifique donné en baie de Quiberon sous un soleil Martiniquais. Toute la flotte laisse Belle île à gauche et s’étend sous un coucher de soleil flamboyant.
Les 24 premières heures sont rapides, une belle manière pour nous deux de nous amariner et de rentrer en matière. Panne d’AIS depuis le départ, pas évident quand on croise autant de bateaux d’être en fantômes…
Les choses sérieuses commencent à l’approche du Cap Finisterre, mer creuse et courte de 4m, parfois 35 noeuds établis et rafales à plus de 40. Les déferlantes nous recouvraient, on ne faisait pas les fiers sur notre petit bateau… Les manœuvres se font attachés et à 4 pattes. Nous avons préféré jouer la sécurité, en affalant quasiment toute notre toile pour n’être qu’avec 2 ris dans la grand-voile, ce qui ne nous a pas empêché d’enregistrer un surf peu contrôlé à 17 noeuds.
Résultats des courses, quelques places perdues au classement mais pas de casse, on garde en tête l’objectif numéro 1 qui est d’arriver. Nous apprenons également la terrible nouvelle, nous sommes de tout cœur avec la famille et les proches de Phil.
Moral assez bas la journée suivante, nous la passons également sous-toilés, mais sur la route.
Et depuis hier soir le vent a moli complètement, nous offrant un peu de repos sur un plan d’eau de baie de Quiberon ! Saucisson, comté, rillettes, poulet tikka, Marie-Christine de l’épicerie du port ne nous a pas épargnés 🙂 Nous avons trouvé où nous avions rangé le camembert, qui commençait sérieusement à se faire la mâle. La première douche fait du bien!
Ce soir c’est canard aux cèpes et crème Mont Blanc, avec 7 noeuds et un coucher de soleil magnifique.
Merci à vous de nous suivre.
Oscar et Victor
REGIS VIAN – Ecole Jules Verne du Mans
Apaisement.
Aujourd’hui c’était bricole et pétole (pas de vent). Deux circonstances qui, en d’autres lieux, pourraient me faire perdre mon calme assez rapidement. Il n’en est rien. Avant de partir, je m’étais donné pour objectif de rester calme, quoi qu’il arrive. J’ai déjà remarqué que le bateau va plus vite quand je ne râle pas. Alors si c’est bon pour le bateau…
Bricole, avec un atelier de réparation de ma grand voile qui m’a pris la matinée. Elle n’a pas aimé la baston du cap Finisterre…
Bricole encore pour remettre en route un panneau solaire récalcitrant. C’est fait !
Pétole, donc une fois les bricoles finies, il a fallu rester constamment concentré sur les réglages et les trajectoires pour profiter des quelques souffles d’air qui nous étaient accordées. Evidemment, dans ces moments-là, j’imagine mes concurrents faire route et me laisser sur place… Rester calme, concentré, il n’y a rien de plus à faire.
Ce soir, un vent modéré est revenu. La mer s’est complètement calmée. J’ai l’impression de naviguer sur un lac. Je suis seul sur mon bateau, et autour, rien ! le ciel et l’eau sont d’un gris uniforme et j’entends seulement le clapotis du bateau. Ce pourrait être angoissant, oppressant. Il n’en est rien. Bien au contraire. Il existe donc des temps et des lieux où l’absence de tout fait naître la quiétude. C’est plein d’espoir ! Mon esprit vagabonde sans contrainte, luxe des temps modernes.
Hier soir, l’ambiance n’était pas à la fête. Ce soir, c’est l’apaisement à bord d’Ecole Jules Verne. Je me sens bien, heureux.
Côté course, je suis toujours accroché aux gros bateau de la tête de flotte (Ecole Jules Verne est un moyen bateau, pas un gros). C’est pas mal, mais il faut tenir le rythme parce qu’ils vont très vite devant.
J’ai pour objectif de rester à portée de fusil au passage de Madère. C’est en bonne voie. Alors pour tout cela, ce soir, je m’autorise le homard préparé par la Mare aux oiseaux. J’en pince déjà. Et vous ?
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