— 09. 05. 2024
— 09. 05. 2024

Flash : Jacques Amédéo et Brice Taillandier 37ème à Fort-de-France

Jacques Amedeo et Brice Taillandier (sur Solidarité Paysans) sont les 37ème à franchir la ligne d’arrivée de la Cap-Martinique ce mercredi 8 mai à 17h03m15s  (locale). Le duo a mis 24 jours 8 hrs 3 mins 15 secs pour parcourir les 3 800 milles entre La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et Fort-de-France (Martinique).

Jacques :

Cette transat était spéciale car en général, quand on fait une transat, on rêve d’alizés. On part dans le Golfe de Gascogne, on passe le Cap Finisterre et, ensuite, on file avec les alizés. Et cette fois, rien du tout ! On a fait une remontée au vent. Ça n’est pas à ça qu’on s’attendait, on n’avait pas signé pour ça. On s’est fait avoir.

C’est une belle aventure car on a été dans la course jusqu’à Madère, c’est-à-dire à mi-course. Et c’est là qu’on a eu le gros pépin. Il faut savoir qu’on a évité un cargo dans le Cap Finisterre, au large du Portugal par 45 nœuds. Il y a eu une manœuvre rapide qui nous a obligé à choquer le foc rapidement. Il est part en lambeaux. Ensuite, on a déchiré le spi vert de gros temps. C’est Brice qui a voulu le mettre par 35 nœuds et au bout d’un moment, le bateau est parti en vrac, le spi aussi. Mais le plus dramatique, c’est le moment où le pilote nous a lâché. Le bateau s’est retrouvé en vrac et là, on a eu vraiment du mal parce que le spi est passé sous le bateau et on a passé deux ou trois heures à le remonter. C’est une version moderne des pêcheurs d’Islande. On s’en serait bien passés. Après, on s’est rendu compte qu’on n’avait plus rien pour faire avancer le bateau. Mais heureusement, Brice a réussi à réparer le spi après 10 heures de travail. Et il a tenu jusqu’au bout.

Il y a bien sûr eu beaucoup de plaisir, il n’y a même eu que ça. Il y a des moments où je me disais : qu’est-ce que je fous là, surtout à mon âge. J’ai l’excuse de l’âge pour arrêter mais je continue. Et quand on eu une opération du genou avec une prothèse, c’est très douloureux. Le moindre mouvement sur un bateau qui gite, c’est une souffrance.

Lorsqu’il y avait des opérations physiques à faire, il les faisait. On était hyper synchronisés. C’est magnifique de faire un empannage vec 25 nœuds de vent. Il passe son temps à raler mais jamais contre moi. C’est contre le mousqueton qui coince, contre les poulies tordues, contre les harnais qui sont mal foutus.

Brice :

C’est une énorme chance de partir avec Jacques sur une transat. Il a une expérience exceptionnelle et on se marre tous les jours. Il n’y a pas cinq minutes où l’on ne se marre pas à bord. Il y a une répartition des rôles que l’on connait depuis un moment. Je fais le physique et Jacques est l’intellectuel qui prépare les trajectoires. On fait ça à deux, on s’entend très bien. C’est un vrai plaisir et c’est une vraie leçon qu’on a d’avoir des gens qui, à 76 ans, peuvent encore faire ce genre de transats. J’en ai presque 50 et je me dis que j’ai encore du temps pour en faire quelques-unes et m’éclater comme Jacques a pu s’éclater jusqu’à maintenant.

Jacques :

C’est la dernière transat car les cardiologues n’ont pas voulu me laisser partir au départ. Et le cardiologue de l’hôpital Jacques Pompidou à Paris a donné son feu vert. Ils craignaient que je fasse un AVC. C’est quand même pas négligeable. Ça a tenu mais ce que j’avais sous-estimé, c’est le genou. J’avais été opéré au mois d’août et je pensais qu’il ne me gênerait pas mais il m’a gêné. C’est pour ça que je n’étais pas à ma place sur cette course.

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