— 05. 05. 2024
— 05. 05. 2024

Flash : Bertrand Daniels et Gérard Quenot deuxièmes en Martinique

Bertrand Daniels et Gérard Quenot sur Blue skies Ose sont les deuxièmes à passer la ligne d’arrivée de la Cap-Martinique, dimanche 5 mai à 4h16 (locale). Le duo a mis 20 jours 19 heures 16 minutes et 22 secondes pour parcourir les 3 800 milles entre La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et Fort- de-France (Martinique) avec pour seul point de passage obligatoire l’archipel de Madère.

Leurs réactions :

Gérard : Ça fait même pas une semaine qu’on est passé en tête au classement provisoire et c’est vrai que quand on est passé premier. On a chargé beaucoup, il y avait du vent c’est le moment il faut attaquer parce que les autres bateaux notamment Doggy dew qui était devant nous n’avait pas de spi de brise en tête. Ils sont partis avec quatre spis seulement et nous on avait un cinquième spi. C’est donc grâce à cette cinquième voile qu’on a pu les doubler.
Et après on a continué avec le S3 en tête, un ris dans la grand-voile sinon le bateau était intenable. On a réussi à creuser l’écart progressivement jusqu’à ce que Noël ait eu son petit problème.
On les a eu par SMS à plusieurs reprises donc on sait que tout va bien et ils nous ont déjà félicité, c’est sympa !
Bertrand : Bravo à Terre d’enfants sur l’Atlantique, ils sont premiers en temps réel. Ils ont fait une belle course
Gérard : Ce n’était pas tout à fait un duel avec Terre d’enfants car c’est un Figaro donc c’est un bateau beaucoup plus rapide que nous donc il a un rating plus élevé. On se battait plus contre le chrono que contre eux. On surveillait forcément l’avance qu’ils avaient par rapport à nous et on essayait de faire en sorte qu’ils en aient le minimum mais on savait qu’ils arriveraient avant.
Le vrai duel était avec Foggy dew et avec Give me five qui n’est pas loin derrière nous.
Bertrand : Foggy Dew est le même bateau donc nous avions une vraie référence vitesse.
Gérard : Là oui c’était le même bateau, juste avec une voile de plus pour nous, eux avaient des ballasts, ce n’était pas tout à fait la même configuration. Ils sont redoutables, ils sont très très bons régatiers et on est très très contents de les avoir battus.
Bertrand : Eux avaient des ballasts mais nous on avait les sacs de Gérard *rires* Il a pris tout le dressing !
Gérard : Deux périodes ont été difficiles.
La première : après le Cap Finisterre car on a eu beaucoup de vent. On a eu 30-35 noeuds établis et des rafales à 40. On était au portant.
Bertrand : On a eu des problèmes techniques car on a fait une cocotte avec l’asymétrique. On a derlingué le génois, tout ça dans 40 noeuds. Il y a eu un peu de bagarre. On a eu beaucoup de chance car on n’a rien cassé à ce moment là. Pas déchiré l’asymétrique, ni le génois. On pensait qu’il était en compote et en fait non, il est costaud.
Et après il y a eu la pétole devant Madère.
Gérard : Et là on avait recollé Foggy dew, on était juste à côté. Ils ont réussi à repartir un ppeu.
Ensuite il y a eu un duel d’empannages entre Madère et la dépression. On est passé au dessus de la dépression. Là c’était plus tactique. Il n’y avait pas de gros risques. Il fallait savoir à quel moment il fallait empanner et quand il fallait revenir etc. Et puis dès qu’on est passé au dessus de la dépression. Sur la carto c’était tout droit, pour nous ce n’était pas tout droit ! C’est à ce moment là qu’on a eu du vent et de la mer formée et croisée, donc qui était difficile à négocier. C’est là qu’on a doublé Foggy dew et qu’on a creusé l’écart.
Bertrand : On a passé deux nuits avec grand spi, grand-voile haute ou grand-voile avec un ris. On partait en surf sur des vents, et ensuite il y avait un deuxième trou derrière, ça accélérait encore. Ca a duré longtemps, toute la nuit. Un peu stressant, là on était dessus, il ne fallait rien lâcher.
Gérard : On aurait bien aimé trouvé les alizés, ils ont disparu, on ne sait pas où ils sont passés.
Bertrand : C’est vrai que la fin sans les alizés, ce n’est pas ce qu’on avait prévu. C’est une fin « calme » on va dire.
Cette transat est d’une traite, l’autre un peu similaire la Transquadra s’arrête à Madère puis repart ensuite. La Cap-Martinique est d’une traite. Elle n’est pas limitée aux plus de 40 ans, bien que nous on soit plus vieux.
Gérard : Ce qu’elle va laisser de particulier : la victoire ! J’ai la chance d’avoir déjà gagné une transat : la Transquadra en 2012. Après on a courru l’un contre l’autre en 2018. On a fini 3è en 2018 et 3è également lors de la dernière édition. Et maintenant une victoire sur la Cap-Martinique, ça clot une jolie série de transats.
Bertrand est un performeur. Un performeur c’est quelqu’un qui n’est jamais content parce qu’il veut toujours que ça aille plus vite donc il est toujours en train de régler. C’est magnifique de naviguer avec lui parce qu’on s’entend bien. On a la même vision des choses : on voulait la performance, on voulait la victoire. On a la chance de l’avoir eu.
Bertrand : Gérard est un puit de science. Il a ce bateau qui est très bien préparé, qui est parfaitement adapté à cette course. Il connait l’électronique, la mécanique, Adrena, les fichiers, les routages sur le bout des doigts… C’est un vrai plaisir de s’appuyer, compter l’un sur l’autre, chacun dans son domaine. On est bien complémentaires.
Gérard : C’est une victoire pour le team rochelais, et pas qu’un peu ! On trinque à la santé de nos amis rochelais et de Cédric notre coach. On va attendre nos camarades, il y en a au moins un sur le podium. C’est une belle victoire pour le team rochelais d’avoir un podium en double et un en solo.
Bertrand : On avait dit à « Ose » qu’on était partis avec l’objectif de gagner. Mission accomplie !

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