— 07. 03. 2024
— 07. 03. 2024

Thaïs et Harold – Naviguer en couple pour l’association Vaincre la Mucoviscidose

Naviguer en couple pour l’association Vaincre la Mucoviscidose

Thaïs et Harold, tous deux passionnés de course au large et parents de deux petites filles, s’élancent pour leur première transatlantique en course avec la Cap-Martinique. Un rêve commun qu’ils ont hâte de réaliser à deux.

Cap-Martinique : Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter brièvement ?

Thaïs : Je m’appelle Thaïs Cathelineau, j’ai 37 ans et j’habite à Lorient. 

J’ai grandi en région parisienne et j’ai fait mes études entre Paris et l’étranger. 

Pour mon stage de fin d’études je faisais la communication d’un IMOCA qui participait à la Route du Rhum en 2010. C’est ce qui m’a donné envie de m’installer à Lorient.

C-M : Depuis combien de temps navigues-tu ? Et que fais-tu dans la vie à côté de la voile ?

Thaïs : J’ai commencé à régater quand j’étais étudiante et j’ai navigué en 2011 pour mon premier Spi Ouest France. A côté, je suis gérante d’un café qui s’appelle Code Zéro à Lorient, que j’ai ouvert en 2019. Nous sommes une petite équipe de 4 personnes maintenant.

C-M : Comment gères-tu ton emploi du temps au quotidien entre ton café et les entraînements ?

Thaïs : Ce n’est pas facile de tout concilier mais j’ai la chance de pouvoir faire des plannings en fonction des programmes personnels des uns et des autres, ce qui me permet de me libérer certains vendredis pour faire les entraînements avec Orlabay à La Trinité, notre bateau est basé à La Trinité-sur-Mer.

C-M : En tant que cheffe d’entreprise, est-ce difficile d’être indisponible sur une si longue période pour participer à une transat ? 

Thaïs : C’est toujours une organisation particulière, mais je suis déjà partie deux fois en congé maternité et mon associée part aussi pour la 2e fois. On a l’habitude de gérer ce genre de situation et là je pars moins longtemps donc c’est moins compliqué à organiser.

Ça reste un investissement et toute une organisation à mettre en place et je dois aussi confier la gestion du restaurant à mon équipe pendant mon absence.

C’est intéressant, en parlant de ça autour de moi avec des concurrents, eux aussi chefs d’entreprise – souvent des hommes -, ils n’ont pas eu l’occasion de s’absenter si longtemps. Nous sommes dans une société où le congé paternité n’est pas très long, même si cela tend  à s’améliorer, ce n’est pas la même chose que pour les femmes. Partir pour une transatlantique les contraint à organiser leur entreprise différemment. Ça les force à avoir un management collaboratif. C’était déjà le cas pour nous, mais il y a pas mal d’entreprises classiques qui sont obligées de s’y mettre pour laisser leur patron partir en transat. C’est chouette !

C-M : C’est la première fois que tu participes à la Cap-Martinique ?

Thaïs : Oui. Ça faisait très longtemps que je rêvais de traverser l’Atlantique. Mon conjoint a un bateau avec des amis, sur lequel il régate depuis très longtemps, et il avait également envie de traverser l’Atlantique.

Lorsqu’il a fait un aller-retour aux Açores il y a quelques années, j’ai été son équipière.

C’est Harold qui a pensé en premier à faire une longue traversée en course.

Puis il s’est dit qu’il fallait provoquer sa chance. Nous avons un ami qui participe à la Cap-Martinique cette année, Gauthier Motte, et lorsqu’il nous l’a annoncé, Harold s’est dit que c’était le moment pour lui aussi.

Donc c’est lui qui a lancé l’initiative et il m’a assez vite proposé de le faire avec lui. Il savait que c’était aussi un rêve pour moi, j’ai dit oui direct.

En plus, on a deux enfants en bas âges, l’une à presque 2 ans et demi et la seconde vient d’avoir 1 an, donc c’était chouette de pouvoir faire un projet comme cela à deux. On a déjà participé à pas mal de régates ensemble et fait beaucoup de convoyages et de croisières.

C-M : Selon toi, est-ce plutôt un avantage ou une difficulté supplémentaire de naviguer en famille ?

Thaïs : C’est un avantage, c’est super d’être à l’aise et de bien se connaître, de pouvoir progresser ensemble et de partager ces moments-là avec quelqu’un qu’on aime.

C’est sûr qu’il n’y a pas que des moments faciles. Même si on n’est pas en couple, c’est un sport d’équipe donc il y a toujours des moments difficiles.

C’est super de faire ça ensemble (monter le projet, préparer le bateau, répéter nos manœuvres avec les copains d’Orlabay à La Trinité).

Ça nous permet de passer du temps ensemble sur un projet commun aussi. J’espère surtout que ça va bien se passer en termes de compétition parce que ce n’est pas parce qu’on est en couple qu’on part en croisière donc j’espère qu’on sera contents de notre résultat. 

C-M : Comment vous êtes-vous organisés avec vos enfants ?

Thaïs : C’est grâce à nos parents que l’on peut faire ça. Ils viennent à tour de rôle pour garder les filles pendant les week-ends d’entraînement et ils vont s’occuper des filles pendant le mois de transat’.

C-M : Appréhendes-tu la séparation avec tes filles ?

Thaïs : Oui, ça ne va pas être marrant mais lorsque la ligne de départ sera franchie, on sera dans notre course et c’est tellement prenant que l’on aura pas trop le temps de penser à autre chose que faire avancer le bateau.

Elles seront bien avec leurs grands-parents donc je pense que ce sera plus dur pour nous que pour elles. Mais c’est sûr que la séparation sera émouvante.

C-M : Quel est votre objectif sur cette course ?

Thaïs : C’est encore en discussion (rire) mais sans trop m’avancer, je peux dire que l’on aimerait arriver dans la première moitié des concurrents. 

Et puis surtout, c’est arriver de l’autre côté sans avoir de pépin technique qui nous empêche de traverser ou nous force à faire une escale technique. 

Déjà être dans la course jusqu’au bout, ce sera une première victoire et si en plus on arrive dans la première moitié, alors on sera contents.

C-M : Vous représentez l’association Vaincre la Mucoviscidose et tu es toi même porteuse saine du gène de la mucoviscidose. Quel message souhaitez-vous porter ?

Thaïs : J’ai connu cette maladie car j’ai un cousin qui a la mucoviscidose. Nous avons donc  fait des tests et on a découvert que nous avions le gène dans la famille. Je suis porteuse du gène, je me sens forcément concernée par la question.

Je vois aujourd’hui mon petit cousin évoluer avec la maladie. Il a aujourd’hui 13 ans et c’est un combat de chaque instant.

On a tout de suite pensé à cette association qui est hyper dynamique et c’est encourageant car la recherche avance vraiment, ce qui donne envie de faire avancer encore plus les choses. 

J’ai déjà participé à des opérations organisées par mes cousins, il y a aussi beaucoup de courses à pied pendant lesquelles on peut lever des fonds et c’est une association à laquelle on donne régulièrement car ça me semble être une cause importante à défendre.

Et quand on voit l’évolution de l’espérance de vie des malades, ça donne envie d’aller plus loin.

Donc nous portons les couleurs de l’association dans nos voiles et le bateau s’appelle Vaincre la Mucoviscidose pour la course. On a lancé une cagnotte pour le projet et la moitié de la cagnotte sera reversée à l’association à la fin du projet.

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