Flash : Régis Vian quatrième solitaire en Martinique
Régis Vian (Ecole Jules) est le onzième à franchir la ligne d’arrivée de la Cap-Martinique ce lundi 6 mai à 7h39 (locale). Il a mis 21 jours 22 heures 39 minutes et 7 secondes pour parcourir les 3 800 milles entre La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et Fort-de-France (Martinique).
Sa réaction
C’est sympa d’arriver ici. C’est ambigu parce que, si l’on va en mer, c’est qu’on aime ça mais on est contents de retrouver la terre. Il y a un peu tout qui se mélange. C’est unique.
J’ai savouré ces dernières heures de course. C’était tranquille, des conditions dans lesquelles on aime naviguer. J’ai savouré tous les moments. A partir d’hier soir ça a été facile et à ce moment, on lâche un peu. Avant ça, il faut être tout le temps dessus. J’étais avec des bateaux plus rapides. Je savais qu’ils partiraient devant et il fallait que je limite les écarts. Je ne savais pas vraiment que j’étais en tête en temps compensé. Je savais que j’étais bien placé mais il ne faut surtout pas casser. On fait attention à tout. Chaque manœuvre, on la répête deux fois avant de la faire. Avant-hier, j’ai une manille qui a cassé. Heureusement, je l’avais assurée sinon, ça me coutait cher. Tout est dans le détail. J’applique une routine. Quand ça part dans tous les sens, ça donne des repères. J’avais vu ça, en Figaro, c’est Route, Réglages, Rangement. Je me suis appliqué à ça.
J’ai souvent écrit avec la terre. Paradoxalement, c’est pour moi un facteur de performance de pouvoir me dire qu’une fois par jour, je prends 10 minutes pour repenser à ma journée. Penser à ce que j’ai envie de dire ou ne pas dire. Ça fait des points d’étape dans la semaine. C’est important et, pour moi, ça fait partie de la performance de se poser quelques soient les circonstances.
Le plus dur ? (silence) C’est l’édition 2022 ! Tout est un peu dur mais on vient là pour ça. Je ne voulais pas prendre une revanche mais j’avais envie d’aller au bout de ce projet. Je m’étais fixé des objectifs dans l’ordre. Le premier c’était d’arriver, le deuxième c’était de prendre du plaisir et, si possible de faire une performance.
J’ai un partenariat avec l’Ecole Jules Verne depuis 2022. On a renouvelé l’opération cette année et ils sont venus en classe de mer. J’ai aussi fait une reconstitution avec les éleves. Certains n’avaient jamais vu la mer il y a trois semaines. S’il y en a un ou deux qui a vu la mer grâce à ça, ça justifie tout.
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