Hervé Aubry (Vaiana pour Des Pieds et Des Mains) est le dix-huitième à franchir la ligne d’arrivée de la Cap-Martinique ce lundi 6 mai à 23h13m00s (locale). Le skipper solo a mis 22 jours, 14 heures et 13 minutes pour parcourir les 3 800 milles entre La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et Fort-de-France (Martinique).

Cap-Martinique : Quel est ton premier sentiment après cette traversée ?

Hervé : On est quand même bien à terre ! Ce n’est pas ma première transatlantique mais à chaque fois je me dis qu’on est quand même plus des terriens que des marins. Et il y a tous mes proches qui sont là donc ça fait plaisir.

C-M : Sportivement, qu’est-ce qui t’a le plus marqué sur cette transatlantique ?

Hervé : Le premier mauvais choix que j’ai fait et qui m’a coûté sept heures et demi, ça a été de prendre l’extérieur du DST. Il y avait une droite qui était prévue donc j’exploitais la droite et je virai ensuite dans le DST mais il fallait se décider très vite et je me suis décidé un peu trop tôt à prendre de l’ouest. Sur le bulletin météo du lendemain matin il n’y avait plus la droite mais je ne pouvais plus faire demi-tour. Là je me suis dit que ce n’allait pas être facile.

Après j’ai eu une grosse chute dans le bateau et je me suis fait super mal au dos. Je pense que je me suis fêlé une côte parce que je n’arrivais pas à tousser. Pendant une semaine c’était un gros handicap, là ça va mieux mais j’ai encore du mal à tousser.

J’ai aussi perdu le stick de barre et ensuite le plus dur c’est que j’ai perdu mon grand spi au bout d’une semaine et demi. Il s’est déchiré, j’ai mis une journée et demi à le recoudre et il a tenu 2 jours. Maintenant il est en petits morceaux.

Je n’ai pas eu d’alizés donc je suis un peu frustré mais sur cinq transatlantiques je n’en ai eu qu’une fois, je dois porter la poisse. Il va falloir que j’en refasse une belle.

C-M : Que retiendras-tu de cette transatlantique ?

Hervé : C’était long et super intéressant en termes de météo. Aussitôt après le DST j’ai été en chasse et ça j’aime bien. Mais ça partait aussi de devant. Ils profitaient d‘un nouveau système météo dont je ne profitais pas. J’ai fait deux-trois bons coups mais quand même pas suffisants. Ils étaient bons et ont fait des bons trucs. Donc ce n’est pas suffisant pour atteindre l’objectif que je m’étais fixé du podium mais bon je crois que je fais 5 et ça me plaît.

C-M : Maintenant que tu es arrivé en Martinique, quelle est la première chose que tu as envie de faire ?

Hervé : Prendre une bonne douche ! Je vais rester une demi-heure en dessous. Ensuite une bonne bouffe et faire la fête avec tout le monde.