— 24. 04. 2024
— 24. 04. 2024

Les alizés au bout de l’étrave

Les alizés se font désirer. Après le passage à Madère en début de semaine, les concurrents de la Cap-Martinique attendent avec impatience ces vents portants qui doivent les propulser vers la ligne d’arrivée. « Le vent se fait désirer. Il y a une mer résiduelle assez agitée, le bateau est instable et les vitesses sont faibles » témoignent Jérôme Apolda et Stéphane Ayrault à bord d’Echo Mer. Comme la plupart de leurs concurrents, ils se débattent avec les sargasses, des algues qui se prennent dans la dérive ou les safrans et freinent les voiliers.

Depuis un peu plus de 24 heures, la flotte est menée par Amaury Dumortier et Geoffrey Thiriez (Terre d’enfants) qui profitent de la puissance de leur Figaro 2. Ils sont talonnés par les Havrais Noël Racine et Ludovic Senéchal (FOP France) qui ont maintenant à une dizaine de milles. « Ils ont lâché prise ces dernières heures car il leur manquait une voile d’avant » explique Jean-Philippe Cau. L’organisateur de la course surveille de près la performance de Régis Vian (École Jules Verne) qui réalise un sans-faute. « Il est très impressionnant en solitaire. S’il continue comme ça, il peut gagner comme Alexandre Ozon il y a deux ans » salue t’il. Alors que la flotte vient d’atteindre la moitié du parcours, les leaders pourraient toucher les alizés dans les prochaines heures. Les premiers à bénéficier de ces conditions favorables pourraient prendre un avantage décisif sur la suite de la course. Selon Christian Dumard, météorologue, les premiers concurrents sont attendus à Fort-de-France à partir du 5 mai.

LES MOTS DU BORD

  • Jérôme Apolda et Stéphane Ayrault (Echo Mer) 

Belle journée de navigation avec enfin du vent plus soutenu. Le soleil nous a réchauffés après une nuit passée à régler au plus fin les écoutes et à barrer en permanence pour se déhaler de cette zone de molle dans laquelle nous avons butté hier. Notre écart sur les leaders fait l’élastique aussi nous nous accrochons avec une mer agitée difficile à négocier car les vagues sont plus importantes avec le vent.

La petite dépression sur notre trajectoire se confirme. La stratégie est de jouer avec l’enroulement du vent de sa partie nord car il n’y aura pas d’alizé au sud… Empannage prévu en fin de journée pour aller chercher la courbure de la dépression en tribord.

  • Jacques Amédéo et Brice Tailliandier (Solidarité Paysans)

Mais où sont les alizés…
L’organisation de la Cap-Martinique, nous a vendu une course avec de longues glissades sous les alizés… Mais où sont-ils ! 😉

Depuis deux jours, nous devons enchaîner empannage sur empannage en fonction des oscillations de vent, qui reste capricieux. La synchronisation des manœuvres est parfaite, ce qui nous permet d’envisager tous ces empannages avec sérénité.
Le ciel est nuageux, mais nous regrettons l’alignement de cumulus et les couchés de soleil magiques qui accompagnent les alizés.
Tout se passe bien à bord, nous profitons de tous ces moments qui restent merveilleux, et prenons conscience de la chance que nous avons : la mer est belle !

Bonne nuit à tous,
Jacques et Brice

  • Ludovic Gérard (Pure Ocean)

Ça y est il fait chaud ! C’est venu d’un coup cette nuit, plus besoin de chaussettes ni veste polaire. La moindre manoeuvre en journée se transforme en sauna ou presque. Bon j’exagère un peu mais il est clair que l’on a basculé du bon côté, bien que nous soyons plutôt sur une route legerement au nord de l’orthodromie.
Pas mal de temps passé devant l’ordi à bien essayer de comprendre les variations du vent dans un secteur Est globalement pour en profiter au mieux. Ca marche parfois , et d’autres je me plante !

Nous sommes tout un groupe à nous observer et j’imagine bien les autres coureurs, comme moi, à l’affut des heures du posreport : 12h00, 16h00 etc… Tels des ados attendant leur bulletin scolaire post conseil de classe ! Ai-je progressé ? De combien ? reculé, pourquoi ? Pourquoi est toujours la question mais je n’ai pas toujours la réponse !

  • Julien Lebas (Objectif Zero Déchet)

Je n’ai pas été très bavard jusqu’à présent alors voici quelques nouvelles du bord.
Tout va bien, le rythme est bien installé et les routines sont en place : charger des fichiers GRIB, analyse, suivi des concurrents, régler le bateau, nettoyer quille et safrans (car énormément de sargasses), et manger et dormir. Bref, les journées défilent ! Peu de vent après Madère avec une mer résiduelle pas agréable, et des changements de voile car le vent n’était pas très établi !
Pour les sargasses, c’est étonnant qu’il y en ait autant. L’intérieur du bateau est vraiment chaud en journée, alors je m’hydrate beaucoup. La météo nous donne quand même du boulot, mais c’est tellement agréable de régater sur l’Atlantique, avec des bateaux aux vitesses assez proches.

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