Eric d'Aboville & Sébastien de Larminat - Parrains marins :

Avant-hier, nous étions toujours sans pilote ! Puisqu’il y a contrainte, ne boudons pas notre plaisir, barrons ! En l’occurrence aujourd’hui les conditions sont hard, la mer est un champ de bosse.  Je barre ce bateau de course comme on surfe une descente à La Plagne. Souple à la barre le bateau est naturellement enclin à surfer la première vague venue, la même impression de liberté, quand ski aux pieds, on décide virage après virage, la trajectoire de sa descente. Sauf qu’ici on a non seulement la gravité avec la hauteur des vagues mais aussi la puissance des vagues et celle du bateau. Un régal ! Juste un brin de pression sur la barre et tu prends cette vague plutôt que cette autre. Et le bateau pique du nez, relève l’arrière sur la vague déjà haute et là, contemplation, l’océan est notre terrain de jeu avec des vagues dorées à perte de vue. Le bonheur est là. Je vis cet instant au présent. Un présent qui ne s’encombre pas de la fatigue accumulée par la nuit d’hier. Ni par la crainte de la prochaine. Un présent qui ne sait pas encore si cette vague accélérera plus que la suivante. Oh 13,82 noeuds au compteur. Et les dauphins sautent, certains tout le corps hors de l’eau au milieu des vagues dorées par le soleil de midi. A chacun je dis merci. Merci du spectacle. L’un a dû entendre fredonner ma jubilation et vient presque me caresser, à un mètre. Glisser dans une telle ambiance est magique !

Stéphane Bodin
A40 architectes

C'est bon on a touché les vrais alizés, ils ne sont pas très forts 18nds en moyenne. La température est montée à 25 °C dans le bateau il fait grand beau temps.
J'observe mes poursuivants mais tout le monde reste derrière à part Jean-Pierre qui se décale un peu au sud. Pour le moment c'est l'orthodromie qui est proposée par le routage et ça me va bien, pas de risque à prendre en investissement hasardeux au Sud ou au Nord.
Mais cela va changer en fin de semaine prochain j'ai fait un petit accroc dans mon grand spi à l'empannage ce matin.
Pas bien réveillé une petite erreur et un petit trou. Pas de risque, remplacement immédiat du grand spi par le spi médium pour faire la réparation. Avec 22nds de vent pas d'écart de vitesse.
Mais une heure après, le vent est tombé à 15 noeuds donc j'ai changé de spi et là on est à fond avec 20 noeuds de vent sur la ligne droite.
Bonne fin de journée.

Stéphane à bord de Wasabii.

Alexandre Ozon - Trophée Estuaire Rose :

Sapristi vient de passer Madère, Porto Santo dans la nuit et l'ile de Madère et l'ile Desertas dans la journée. Le vent a pris des watts comme prévu jusqu'à atteindre 29,5kts en claque dans l'accélération le long du dévent du relief de Madère. Vent constant à 23 25kts sous spi c'était sympa avec la mer qui se formait au fur et à mesure.
La mer est magnifique : bleue de chez bleu avec des moutons bien blancs. Belles accélérations et maintenant on est parti pour la traversée sans trop savoir par où passer… C'est pas si simple et les différents modèles ne coïncident pas ensemble et bien-sûr ce ne sont que des prévisions…
On verra bien qui aura eu la meilleure vision, chance ou qui en était certain.
A bientôt
Alex et sa tribu Rose… je fais pas trop de bruit car Lili se repose

Alexandre Ozon - Trophée Estuaire Rose

Debbie Fish - British Red cross disaster

All is well on Bellino on the long sail back to the UK after we retired with a broken spinnaker pole. However, it is much harder work going back, as we have been beating into a NEly wind for the last two days, the same winds that allowed the Cap Martinique fleet to make such good progress to Madeira. The wind is due to veer over the next 24 hours so that we will be able to change to the code zero than possibly our one asymmetric spinnaker (A5) on the way to Falmouth. We hope to be in late a Tuesday or early Wednesday.
“Chapeau” as the French say to the remaining competitors, particularly the solo skippers who make such impressive progress surfing downwind in strong winds 24 hours a day.
We have been reflecting on things we have learnt during the race. First, Cap Martinique is going to establish itself as a fantastic race - a great course, and a super team of organisers and volunteers. Particular thanks to Thibaut and the team for making such an effort to translate key information for the international competitors. Second, we’ve learnt a lot about how we’d prepare the boat better - we absolutely need an autopilot that can steer in waves in 20+ knots with the spinnaker up (the solo skippers are proof that it’s possible!). We had redundancy for most things - 3 power sources, 2 pilots, a large sail repair kit, spare halyards and sheets, and had thought about how we would repair a broken spi pole but hadn’t tested it. We now know why so many boats on the dock had two spinnaker poles! And third, and last, we would have liked to have done more long offshore miles after several seasons disrupted by covid, and a year of predominately light wind races in 2021. We envy the training available to the short handed sailors on the West coast of France!

Best wishes, Deb

Ludovic et Nicolas - Pure Ocean :

Bonjour à tous,
Très joli lever de soleil ce matin à l'Est, donc en tournant le dos à notre
destination ! Le vent s'est bien établi depuis hier au ENE à 25-28 nds, ça file vite sous spi et ça devrait durer un peu pour notre plus grand plaisir, même si c'est un peu fatiguant à la longue , on ne peut pas vraiment se reposer complètement. C'est là que je me dis que les skippers/euses en Class40, Imoca et autres machines volantes sont des êtres à part…
Bon dimanche à tous !

Nicolas et Ludovic - Pure Ocean

Guillaume Pinta & Marc Behagel - Aura France

Bonjour à tous,
Très belle journée de samedi pour le passage de la 2è marque de parcours (ile de Porto Santo à  laisser à tribord) que nous n'avons pas vu, ni plus que Madère pourtant très haute ; en revanche nous avons vu l'île Desertas interdite au débarquement.
Le vent est monté progressivement pour devenir musclé en fin de journée avec passage sous spi lourd et un ris dans la grand voile : nous renouons donc avec les moyennes à deux chiffres, tout comme nos voisins.
Le bateau est impressionnant de tenue dans ses cavalcades fougueuses ; et c'est toujours le pilote qui fait le boulot. Nous attendent 5 jours de vent assez fort, 4 jours de vent faible, puis 6 jours de vent modéré  : mais tout ceci complètement au portant. Les empannages sous spi s'enchaînent très bien : Marc étant très habitué au solo maîtrise vraiment la chose (à 1 tangon par moins de 20 nœuds, et 2 si plus). Et donc à venir cette manœuvre continuera de nous occuper plusieurs fois par jour. Maintenant que nos concurrents apparaissent sur notre carte toutes les 4 heures nous sommes très excités à ne pas se faire gratter. Mais ceux de devant vont vite, trop vite pour nous. Et il y a trois JPK 1010 qui s'accrochent à nos basques : honte à nous de ne pas réussir à les distancer (ils sont bons les cons).
De belles perspectives nous attendent donc pour 15 jours.
Bises à tous de Shere Khan

David & Ludovic - Karrgreen

Bonjour à tous,
Un petit mot du large, car là c’est parti pour la grande traversée depuis hier fin d’après-midi. La descente vers Madère n’a pas été des plus simple et à bien tiré sur le bateau (surtout le passage après le Cap Finistère en mode « Portugal Express »).
Les 2 premiers jours sont super sympas, belle météo, parfaits. Un sac plastique collé à la quille (un comble quand on sait que l’on nous a demandé d’emmener le moins de plastique possible…), nous prendra du temps à jouer avec la corde à nœuds.
Au passage du Cap Finistère, on avait décidé d’attaquer jusqu’à la tombée de la nuit, sous GV 1ris et S3 puis, avant la nuit, passer sous génois à cause de l’état de la mer. Sous Spi, un seul départ au tas en plus de 5h, malgré quelques claques à plus de 40 nœuds (On en a vu une à 46.2…) « ça déboulait ». 21H30, une vague de travers nous couche pendant plus de 30 secondes. C’est l’heure, comme convenu, on range tout, on arrête les surfs et on se met en sécurité pour la nuit, on se repose. (1 poulie de GV cassé, 1 galon de nerf de chute de spi ouvert)
Au levé du soleil, on relance tout. La journée se termine mal : Une écoute de spi se coince entre le safran et la coque. Impossible à sortir, la barre est bloquée et le bateau n’est plus très manœuvrable. A force de tirer raisonnablement au winch, on se résignera à couper l’écoute. On coupe et on affale. C’est à nouveau une nuit sous génois en attendant qu’il fasse jour pour voir ce qu’on peut faire car on ne peut pas charger le bateau qui n’est plus complètement réactif. L’idée de plonger au petit matin par 35 nœuds et 3 mètres de creux ne nous réjouit pas beaucoup…)
Après quelques séances de tête à l’envers dans l’eau pour David, …Finalement, on va couper au plus prêt du safran et on va garder le bout, qui a priori s‘est complètement écrasé. La barre force moins et si on se met à mach 2, la perte de vitesse sera insignifiante… Ce petit morceau de bout viendra avec nous en Martinique.
Samedi, passage à l’Est de Madère, et à nouveau plus de 6h de surf sous grand spi S2 max renforcé… à un moment, on se demande si le tour de manège va s’arrêter… Avant la nuit, on va découvrir que le fameux petit bout dans le safran à dû endommager le joint du tube jaumière et que lors des séances de surf, il va falloir vider plus d’un seau de 9 litres du plancher du bateau, toutes les heures…
Celui ou celle qui trouvera avec exactitude les milliers de litres que l’on va vider aura droit à un rhum à l’arrivée…Bref, On n’a pas fini de le surveiller ce safran. On part donc avec des nouvelles contraintes : A chaque charge du moteur, on vide aussi les planchers !
Bonne journée à tous

David et & Ludo

Pilou - Scoliose et partage :

Bonjour à tous,
Journée d’hier avec des hauts et des bas. Le plus top, ce sont les surfs ! Trucs de fous. Le problème, c'est que la mer était très mauvaise donc évidemment, à vouloir garder le grand spi pour un max de plaisir, il en résulte quelques problèmes matériels concernant mes tangons de spi (tube carbone fixé au mât qui stabilise la voile). J’en ai 2 et les 2 ont eu des problèmes. J’en ai donc réparé un cette nuit pour pouvoir quand même renvoyer rapidement.
J’avoue que j’ai été petit joueur. Tout cela m’a un peu fatigué et j’ai donc envoyé le petit spi avec 1 ris dans la GV pour diminuer la surface ! Et alors qu’est-ce que j’ai bien dormi pendant 2h ! Et ensuite, renvoi grand spi.
Ce matin réparation 2è tangon aprés 2 empannages (un peu plus conséquente, mâchoire tordue à changer : pièce qui tient le tangon au mât). Et ENFIN, ça y est tout fonctionne normalement !
Il fait grand beau (comme on dit dans le Doubs) la mer est superbe, il fait beau et chaud. Que demander de plus ?
Bonne journée à tous

Sylvain & Olivier - Contre vents et cancers :

Bonjour tout le monde,
Nous vous avons laissé le mercredi, les réparations ont été peaufinées au rythme des nouvelles dégradations. Nous savions que le temps allait nous manquer pour cette tâche, alors on fait avec.
Le vent est tombé pendant la descente sur Madère, difficile de se positionner selon les fichiers, un manque de vitesse évident et un choix d'angle un peu aléatoire, il faut apprendre et vite, les classements défilent et les milles dans la musette aussi, à la barre, relance, relance il en restera toujours quelque chose.
Les trois furieux rochelais nous font une démonstration, Stéphane est sur une autre planète, on tente surtout de stopper l'hémorragie, ça part à droite et à gauche ça revient. Des chèvres, je vous dis, des chèvres !
Petit déj' Sylvain : pain au lait avec miel, Olivier céréales lyo
Repas du milieu : tartine de paté de poisson ou homard, selon, avec compote au dessert
Soir ou nuit : lyo ou appertisé préparé à la cocotte, lyo pour manger, appertisé pour se régaler

Café et l'addition svp, sauf que nous venons de terminer le café, préparation quand tu nous tiens !
Le cerveau de Sylvain fume, routages, bricoles et discussions, pas de décision on verra demain, demain se rapproche aussi vite que les charentais se barrent
Enfin un classement où les positions se stabilisent, voiles équilibre du bateau, réglages pilote au mieux sans aérien et surtout nous arrivons à nous reposer, organisation militaire des rotations, la vallée de la Fench ou presque, j'exagère, c'est pour la cause !
Les spécialistes de la météo nous font passer entre Madère et les Désertas pour bénéficier de l'accélération, puis plein sud pour éviter le dévent.
Que nenni il y a un petit bar au sud des Désertas qui fait de la morue servis avec de la caïpirinha, bon on laisse les îles à tribord, mais le vent étant un peu plus Est que prévu, nous on est plus forts que les autres et on se dit que la voie est ouverte pour Gustave Roussy et que le dévent à 50 milles sera inexistant !
Dumard, Bernot et autres éminences météorologiques, vous avez la parole vraie. Nom de d…. de nom de d….., rrrrrrrrrrrrrrr, on sort les fouets et à genou on se concentre pour sortir de cette m……, un peu de chance car la masse s'étale derrière et au bout d'une heure, changement de spi pour essayer de se rattraper , c'est reparti avec dans la tête le fait qu nous avons encore pris une taule !

Attente insupportable du classement ? Yes, yes yes c'est passé et en plus ça allume sévère, vitesse moyenne élevée toute la nuit, la lune est là, la lune est là… 14 à 17 nds dans les surfs, moments magiques !
Tellement bien que des petits poulpes montent à bord, à ne pas laisser s'installer trop longtemps, pas de dessin !
Le bateau est sain et décolle vite et bien, les fichiers arrivant, la stratégie va s'affiner, il faut aller où c'est le mieux mais aussi ne pas être trop loin des copains avec qui nous échangeons par mails, festival de devinettes et charades
Je vous assure une chose, c'est un vrai bonheur.
Il va falloir que je retourne au taf, le vent tourne un peu et il y a de la bricole. Et vous en Europe ça se passe comment ?
Pourriez-vous me donner les résultats de La Rochelle top 14, la compo du gouvernement ?
Merci à vous,
Sylvain Olivier sur le fier destrier Gustave Roussy
Ici, ici, Gustave Roussy...